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Crédit photo : Michel Lafon
L’analogie à la célèbre saga pour petits et grands Harry Potter n’est aucunement tirée par les cheveux, puisque l’auteure britannique Gabrielle Kent, avec les aventures d’Alfie Bloom, crée un univers fantaisiste sur mesure pour y planter un décor et des éléments magiques qui offrent une multitude de similitudes avec l’histoire désormais universelle imaginée par Rowling. À la manière de Potter, Bloom va se rendre compte qu’il a des aptitudes pour la magie, mais surtout qu’il va devoir apprivoiser ses pouvoirs pour aider ses cousins Robin et Madeleine à combattre les forces obscures qui rôdent près de son château.
Pour cela, il va devoir faire la rencontre du Grand Druide Orin Hopcraft, celui qui lui a légué sa nouvelle demeure magique au jeune Alfie, de même qu’un précieux talisman au pouvoir jusqu’alors insoupçonné qu’il devra porter sur lui à l’abri des regards insistants et malveillants.
C’est d’ailleurs l’acquisition du château de Hexbridge, laissé en héritage d’une bien mystérieuse façon, qui va changer la vie d’Alfie Bloom et de son inventeur de père; ces derniers vont quitter, avec un certain soulagement d’ailleurs, un quotidien fade et pauvre pour une nouvelle existence plus coquette. Mais très vite, des choses étranges vont se dérouler, comme la disparition mystérieuse de Mrs Emmett, une voisine aigrie, et de moutons les soirs de pleine lune. Et lorsque Alfie et ses cousins vont découvrir qui est à la source de ces incidents, des aventures pouvant mettre leur vie en péril commenceront…
Ce premier roman de cette grande amatrice de jeux vidéo se déguste facilement et simplement, son style d’écriture très accessible permettant d’ailleurs une immersion rapide et propulsée à Hexbridge. Et c’est peut-être là l’aspect qui nous empêche de ressortir de notre lecture pleinement enthousiaste, car Kent possède ce don inné de raconter, mais il manque tout l’enrobage pour faire de cette histoire un incontournable de la littérature fantastique. D’abord, la façon dont elle raconte son histoire ne se prête pas à l’âge de son protagoniste, à peine âgé d’une dizaine d’années, et convient davantage aux 14 ans et plus.
Il y a également certaines longueurs qui nous donnent plus hâte encore que les péripéties s’emboîtent d’elle même, chose qui finit par se produire dans les cent dernières pages du livre. Et la plupart des amoureux de littérature fantastique regretteront peut-être le manque d’appartenance à cet univers qui flirte avec Harry Potter, où J.K. Rowling avait réussi, avec brio d’ailleurs, à créer une ville et ses éléments magiques où les noms fantaisistes suscitaient un meilleur engagement auprès de sa communauté de fans.
Alfie Bloom et l’héritage du druide demeure un petit plaisir de lecture, mais ne vous attendez pas à ressortir de votre lecture avec des étoiles dans les yeux. Par contre, vous pourrez lui laisser une seconde chance si vous partagez notre avis, car un tome 2 est déjà annoncé dans un avenir proche.
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de la rédaction