«Justine ou comment se trouver un homme en cinq étapes faciles» d’Annie Ouellet

L’héroïne de notre histoire, Justine, est le portrait typique d’une jeune Montréalaise en quête du grand amour. Elle a un bon boulot, deux meilleures amies qu’elle adore, un appartement douillet qui lui convient parfaitement et une famille assez fo-folle pour être divertissante. Tout ce qui manque dans la vie de Justine est un homme, un vrai. Lors d’un souper de filles bien arrosé, Justine se prêtera au jeu Ouija, espérant ainsi trouver quelques réponses à ses questions sur l’amour. Le jeu la guidera mystérieusement vers un livre de sa bibliothèque intitulé «Comment se trouver un job en cinq étapes faciles». Justine et ses amies établiront des parallèles tout aussi intéressants que loufoques entre la quête de l’emploi parfait et celle du grand amour. À travers la lecture du petit guide, Justine fera de nouvelles rencontres, plusieurs se résulteront en un échec lamentable, d’autres évolueront de manière plus positive. Notre héroïne sera aussi amenée à faire plusieurs changements dans sa vie afin de pouvoir être bien avec elle même et de s’apprécier telle qu’elle l’est réellement.

La plume de Ouellet est tout à fait charmante et captivante. Le lecteur s’attache hyper rapidement à Justine et à son monde un peu dingue où alcool, drogue inoffensive et histoire d’un soir se côtoient sans grande malice. À première vue, l’héroïne peut nous paraître faible et bien inintéressante, de par ses multiples dépendances et crises d’angoisses, mais au fil des pages on y découvre une jeune femme courageuse, forte et plutôt fonceuse.

D’ailleurs, Justine est l’image parfaite de la jeune trentenaire en quête du grand amour. Elle use de tous les outils possibles pour pouvoir rencontrer un homme, que ce soit des blind dates, des sorties au cinéma, des vernissages et même des sites de rencontres. Malgré ses échecs, Justine garde tout de même la tête haute et décide même de partager toutes ses drôles de rencontres sur son blogue Miss Odity.

Bien que l’auteure ait créé une héroïne ayant un lourd penchant pour le mélodramatique, Ouellet a su rester terre à terre au niveau des portraits de ses personnages. Ceux-ci ne frisent pas la caricature et vivent des aventures qui pourraient bel et bien arriver à notre belle-sœur. Ouellet n’enjolive pas le monde de ses personnages comme s’ils vivaient à New York ou dans une tout autre ville grandiose. De fait, l’action se déroule à Montréal, et le lecteur qui connaît un tant soit peu la grande métropole saura y reconnaître certains endroits, restaurants et beaux quartiers.

Bien que le roman d’Annie Ouellet ne dépasse guère les 400 pages, sa lecture se fait rapidement et avec beaucoup de plaisir. Il y a peu de longueur et chaque péripétie apporte un élément à l’histoire, aussi anodin soit-il. Les images utilisées et les références à notre génération sont multipliées pour le véritable bonheur du lecteur. «Justine ou comment se trouver un homme en cinq étapes faciles» est définitivement un livre de chick lit qui rentre dans la catégorie plaisir coupable, de par son rafraîchissement et sa bonne humeur qu’il nous procure au fil de la lecture.