Jour 2 du Heavy MTL 2013: Indian Handcrafts, Philip H. Anselmo & the Illegals, Pallbearer, Mastodon, Children of Bodom, Godsmack et Rob Zombie! – Bible urbaine

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Jour 2 du Heavy MTL 2013: Indian Handcrafts, Philip H. Anselmo & the Illegals, Pallbearer, Mastodon, Children of Bodom, Godsmack et Rob Zombie!

Jour 2 du Heavy MTL 2013: Indian Handcrafts, Philip H. Anselmo & the Illegals, Pallbearer, Mastodon, Children of Bodom, Godsmack et Rob Zombie!

Publié le 12 août 2013 par Emmy Côté

Album photos (72) – Le gros avantage du Heavy MTL cette année a été la température clémente qui a permis aux festivaliers de déambuler comme bon leur semblait sur le site du parc Jean-Drapeau à Montréal. Déguisement de pain d’épices, masque de cheval sur la tête, verres de contact, maquillage grotesque et traces de sang répandues sur le corps, tous les styles étaient les bienvenus pour cette 5e édition. Rétrospective d’une deuxième journée chargée avec au programme Indian Handcrafts, Philip H. Anselmo & the Illegals, Pallbearer, Mastodon, Children of Bodom, Godsmack et l’excentrique Rob Zombie.

Indian Handcrafts

C’est en retrait des foules monstres sur la Scène Galaxie que le jeune duo de hard rock, originaire de Barrie, en Ontario, a eu l’opportunité dimanche après-midi de faire valoir ses talents. D’entrée de jeu, Brandyn James Aikins à la batterie et Daniel Branden Allen à la guitare ont entonné ensemble «Starcraft», dont l’énergie à revendre promettait un concert énergique. Les yeux clos, il était inconcevable de se figurer un nombre aussi restreint de musiciens sur la scène.

Le rythme pesant et les notes aériennes de «Centauri Teenage Riot» ont bientôt suivi. Puis un titre comme «Red Action» a surpris tout autant qu’il a séduit. En effet, sur un air de rock très inspiré des années 1970, on aurait juré que se donnaient la réplique les leaders de Public Image Ltd et de Nazareth… ce qui aurait été pour le moins étonnant! N’empêche, le résultat était là, intéressant. Enfin, les instruments survoltés des deux Ontariens ont fracassé les tympans jusqu’à la dernière éteinte sonore. Les applaudissements provenaient des plus fidèles amateurs qui formaient la première ligne, la grande majorité de la petite foule dispersée sur le parterre restaient le plus souvent timides bien que l’oreille demeurait toujours tendue. Le concert a rencontré une ampleur modeste, mais Indian Handcrafts pouvait ressortir la tête haute de sa prestation décoiffante. E.C

Critique-review-Indian-Handcrafts-Heavy-MTL-2013-parc-Jean-Drapeau-Bible-urbainePhilip H. Anselmo & the Illegals

Ex-chanteur (1987-2003) de la défunte formation heavy métal Pantera, Philip Hansen Anselmo était sans conteste l’une des voix les plus attendues du festival cette année. Véritable touche-à-tout, Anselmo, en plus d’avoir fondé la maison de disques Housecore Records, est également le frontman du groupe Down depuis 1991. Hier en milieu d’après-midi, on a rapidement eu l’impression que Philip H. Anselmo est très respecté dans l’univers du heavy métal, ce qui expliquait fort probablement la réceptivité de la foule qui réagissait à la moindre de ses paroles.

Après avoir brièvement présenté ses musiciens, les Illegals, Anselmo a démarré sa prestation sur les chapeaux de roues avec «Battalion of Zero», pièce qui figure sur l’album Walk Through Exits Only. Dès les premières notes de la pièce, un moshpit où seuls les plus aventureux se bousculaient s’est créé, et ce, jusqu’à la fin du concert. Le groupe a enchaîné avec «Betrayed», «Usurper Bastard’s Rant» et la pièce titre «Walk Through Exits Only», à la fin de laquelle Anselmo ne semblait pas assez satisfait de la foule: «Make some fucking noise!»

Si, musicalement, la musique de Philip H. Anselmo & the Illegals transpirait l’agressivité la plus pure et dure, on en avait pour notre argent simplement à regarder le chanteur sur scène: en plus d’avoir craché par terre, roté à travers son micro et avoué qu’il n’hésiterait pas à pisser sur les appareils photo qu’il voyait, Anselmo s’est blessé au front, se cognant à deux-trois reprises avec son micro sur la tête. On retient de cette prestation l’attitude grossière et intense du chanteur, l’air triomphant de son guitariste, et leur reprise à la toute fin de la chanson «Domination / Hollow» de Pantera, qui a suscité de vives réactions de la part du public. E.D.

Critique-review-Philip-and-the-Illegals-Heavy-MTL-2013-parc-Jean-Drapeau-Bible-urbainePallbearer

À l’autre bout du parc Jean-Drapeau, la formation Pallbearer, originaire de Little Rock, dans l’Arkansas, offrait un concert d’à peine trois quarts d’heures sur la Scène Galaxie pendant que les Suédois Children of Bodom offrait pour leur part l’un des meilleurs concerts de la journée sur la Jägermeister. Même si les membres de Pallbearer n’ont pas eu droit à autant de spectateurs, la foule clairsemée qui était présente pour entendre les cinq pièces de leur maxi Sorrow and Extinction était toutefois les rares chanceux qui avaient eu la chance de découvrir ce quatuor sur album, du moins on l’espère.

Véritable expérience auditive, Pallbearer, qui a vu le jour en 2008, ne se déguste pas de la même façon sur écoute ou en live. Surtout que le son n’était pas à son meilleur et que les guitares enterraient constamment la voix du chanteur Brett Campbell, le spectacle d’hier en soirée n’offrait pas un compte-rendu acceptable de leurs mélodies majoritairement instrumentales. Pallbearer, en guise d’entrée, a ouvert le bal avec «Devoid of Redemption», avant de poursuivre avec «An Offering of Grief», «The Legend», «Foreigner» et «Given to the Grave».

Les quatre musiciens n’étaient clairement pas présents pour épater la galerie ou offrir un visuel alléchant pour le regard; plutôt statiques et concentrés, les membres de Pallbearer ont simplement livré leur marchandise, jouant l’intégralité de leur maxi sorti en février 2012, ce qui leur a valu une prestation satisfaisante mais aucunement spectaculaire. Avant de tirer des conclusions trop hâtives ou de demeurer avec un goût amer dans la bouche, il est préférable de vivre l’expérience sur album, car Pallbearer, malgré leur manque de charisme flagrant, sait comment créer des ambiances et nous transporter dans des contrées musicales tout en crescendo. E.D.

Critique-review-Pallbearer-Heavy-MTL-2013-parc-Jean-Drapeau-Bible-urbaineChildren of Bodom

Tandis que le soleil continuait de se cacher derrière la Scène Jägermeister, la tournée estivale du band finlandais s’achevait avec ce concert qui voyait le jour. L’atmosphère qui régnait offrait un contraste particulier avec le décor de la scène qui présentait la couverture du récent album Halo of Blood. Abordant un thème hivernal et angoissant, il dépeint la mort munie de sa fauche qui contemple son œuvre sous la glace du lac Bodom. Le groupe se situant à la confluence des genres trash, death et power métal s’apprêtait à offrir toutes ses tripes. Celui-ci a ouvert la danse avec la quatrième piste de son récent album «Transference» avant d’attaquer Needled 24/7», «Angels Don’t Kill» et «Halo of Blood».

La fébrilité du chanteur Alexi Laiho était manifeste, son regard et son sourire en disaient long sur son état d’esprit. Il s’est adressé souvent à la foule compacte entre les chansons: «Oh Montreal! You are fucking insane. I’m loving it so much». Également, Roope Latvala, Jaska Raatikainen, Henkka Seppälä et Janne Wirman paraissaient au sommet de leur forme. Les fans depuis toujours ont ensuite accueilli avec ferveur les classiques «Hate Me!», «In Your Face», «Silent Night, Bodom Night» et «Blooddrunk». La formation, maintes fois certifiée or dans son pays, s’est donnée corps et âme comme si son auditoire n’était pas conquis d’avance. Et pourtant! L’intense «Hate Crew Deathroll» aux percussions mitrailleuses a conclu de belle façon le spectacle, et en même temps la longue série de concerts. E.C

Critique-review-Children-of-Bodom-Heavy-MTL-2013-parc-Jean-Drapeau-Bible-urbaineMastodon

Figure de proue du mouvement sludge et heavy métal américain, le groupe Mastodon était lui aussi excessivement attendu par les festivaliers. Troy Sanders et sa bande aux cheveux longs ont présenté un bel aperçu de leur plus récent album, The Hunter, qui a attiré d’excellentes critiques de la presse, en plus de s’être placé en dixième position du Billboard 200 aux États-Unis.

Mastodon a par ailleurs offert plusieurs morceaux de ce cinquième album, dont «Black Tongue», «Dry Bone Valley», «Stargasm», «Blasteroid», «All the Heavy Lifting» et «Octopus Has No Friends» pour ne nommer que celles-ci. Sans avoir gratté en profondeur dans leur vieux répertoire plus brutal, les membres de Mastodon se sont néanmoins permis quelques petites faveurs, dont «Crystal Skull», qui figure sur Blood Mountain (2006), et «Megalodon», qu’on retrouve sur Leviathan (2004). Le public a vivement réagi pendant dès les premières notes de «Black Tongue», autrement il s’est tenu plus tranquille, si l’on compare les réactions violentes et vives qu’on a rencontrées aux spectacles de Philip H. Anselmo & the Illegals ou les géants suédois d’Amon Amarth.

On retient surtout le dynamisme du groupe et les longues envolées de guitare, puis la diversité des voix qui s’affrontaient à tour de rôle: Troy Sanders, Brent Hinds et Brann Dailor chantaient chacun leur répertoire, offrant une multiplicité de chants et une présence scénique variée. Sans avoir été le concert de l’année, Mastodon a une fois de plus prouvé qu’il était capable de tenir la route, fait évident que l’on remarque d’entrée de jeu à l’écoute de The Hunter.

Critique-review-Mastodon-Heavy-MTL-2013-parc-Jean-Drapeau-Bible-urbaineGodsmack

Il ne fait aucun doute que le quatuor de Boston plus hard rock que métal était heureux d’accéder à la Scène Jägermeister en milieu de soirée de cette deuxième journée de festival. La casquette noire du chanteur Sully Erna dissimulait peut-être un peu trop son regard, mais sûrement pas son large sourire. Celui-ci a débuté avec le plus grand succès de l’album Faceless, «Straight Out of Line». Immédiatement après, le single «Awake» a été ressenti encore plus: la foule s’est déliée de ses chaînes en chantant le refrain à tue-tête. Shannon Larkin menait un combat acharné contre sa batterie. Son style de jeu était admirable alors que les éclairages noirs et blancs s’agençaient aux mouvements frénétiques des percussions battantes.

De leur côté, Toby Rombola et Robbie Merrill malmenaient leur guitare pendant «The Enemy», «Good Day to Die» et «Cryin’ Like a Bitch», qui ont été livrées avec une conviction déconcertante. Au milieu de «Whatever», le chanteur Sully Erna s’est arrêté pour interpeller la foule, lui demandant la faveur de l’accompagner en brandissant le poing dans les airs. Bien entendu, c’est la trame du film Scorpion King: «I Stand Alone» qui s’est avérée le point final de la prestation. Toutefois, uniquement les plus adeptes en ont réellement profité, les autres espéraient déjà la dernière tête d’affiche, Rob Zombie. Le quatuor américain a finalement livré une performance respectable de A à Z. E.C

Critique-review-Godsmack-Heavy-MTL-2013-parc-Bible-urbaineRob Zombie

Si Rob Zombie est l’un des artistes les plus connus du métal alternatif, le chanteur apparaît aussi comme un estimable réalisateur de films d’horreur. Alors, il ne fallait pas se surprendre de la place de choix qu’allait occuper sa mise en scène lors du spectacle de clôture de Heavy MTL.

Suivant «Theme For the Rat Vendor» en ouverture, Rob Zombie est apparu soudainement sur la plateforme gigantesque qui, la minute auparavant, était encore voilée. La réaction de la foule a été instantanée. Sur l’énorme tête de mort surmontée de l’intitulé «Zombie», la vedette monstrueuse a entamé un récent succès, «Teenage Nosferatu Pussy», pendant que des images en noir et blanc du film expressionniste allemand Nosferatu (1922) se succédaient sur l’énorme arrière-plan. Puis «Superbeast», qui renvoyait directement au premier album de Zombie, Hellbility Deluxe a évidemment épaté la galerie.

Des flammes et des jeux de lumières orangées défiaient les yeux des spectateurs. Sur «Demonoid Phenomenon», un démon géant au regard lumineux s’est même profilé quelques instants sur la scène. Étincelles et éclairs multicolores, vidéos d’horreur et animations japonaises, maquillages stupéfiants et costumes flamboyants, et étranges plateformes mobiles, tous les éléments étaient réunis pour former un concert tape-à-l’œil des plus mémorables.

Critique-review-Rob-Zombie-Heavy-MTL-2013-parc-Bible-urbainePuis à la requête de Rob Zombie, «Living Dead Girl» a vu plusieurs jeunes femmes enthousiastes surmonter les épaules d’un homme qu’elle connaissait… ou pas! Le public a ensuite accueilli à bras ouverts «More Human than Human», «Sick Bubble-gum» et «Meet the Creeper», le déploiement de la scène étant toujours aussi infernal sur l’une ou l’autre des compositions. «House of 1000 Corpses» a été l’occasion d’apercevoir quelques images du film homonyme de Rob Zombie et d’entendre le fameux rire de Baby, qui venait transpercer la trame de la chanson. Le public a jubilé de joie lorsque le groupe s’est approprié «Enter Sandman» de Metallica.

Plusieurs fois, Rob Zombie a demandé qu’on dirige les faisceaux de lumière vers la foule, espérant apercevoir les admirateurs nombreux qui se trouvaient rassemblés et en extase. D’ailleurs, Zombie n’a pas craint de prendre un bain de foule pendant que John 5 délivrait un spectaculaire solo de guitare au milieu de la chanson «Thunder Kiss 65». En rappel, la foule s’attendait à entendre «Dragula». Elle ne s’était pas trompée. Rob Zombie et ses musiciens sont revenus sur scène fièrement vêtus d’un chandail du Canada, alors que la haute plateforme de Zombie arborait le drapeau québécois. Ainsi, les fans ont eu droit à un concert absolument éclectique. Le programme haut en couleur aussi terrifiant que festif a satisfait les attentes et même plus encore. Les Montréalais n’oublieront pas Rob Zombie aussitôt. E.C

Grille des chansons interprétées par Rob Zombie:
  1. Teenage Nosferatu Pussy
  2. Superbeast
  3. Living Dead Girl
  4. Super-Charger Heaven
  5. Demonoid Phenomenon
  6. More Human than Human
  7. Sick Bubble-Gum
  8. Drum Solo
  9. Meet the Creeper
  10. House of 1000 Corpses
  11. Dead City Radio and the New Gods of Supertown
  12. Enter Sandman
  13. Thunder Kiss ‘65
  14. Solo de guitare
  15. Dragula (Au rappel)

En espérant vous avoir fait revivre les meilleurs moments du week-end avec nos critiques et nos albums photo. Surveillez l’actualité de notre page Facebook, dans quelques heures nous allons mettre en ligne un album d’ambiance générale où nous avons photographié les festivaliers les plus excentriques et ceux avec le plus beau style. Vous reconnaissez-vous sur l’une ou l’autre de ces photos?

*La bonne nouvelle du jour: le Heavy MTL sera de retour l’an prochain sur le site du parc Jean-Drapeau les 9 et 10 août 2014! Pour lire notre couverture complète (critiques et photos) du jour 1, cliquez ici!

Crédit photo: Charline Provost et Tim Snow

Écrit par: Emmy Côté et Éric Dumais

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