«Les trésors enfouis de Netflix» – spécial Halloween – Octobre 2016

«Sleepy Hollow» de Tim Burton

Que serait Halloween sans revisiter l’œuvre fantasmagorique de Tim Burton? Certainement aussi maussade que son pauvre Edward Scissorhands avant qu’il ne rencontre sa dulcinée… Option #1 pour ce week-end: une petite sortie au cinéma pour voir son tout récent Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children, mettant en vedette la ravissante Eva Green. Option #2: Ne pas quitter le confort de son salon et se délecter de Sleepy Hollow. Véritable chef-d’œuvre de l’horreur gothique, le film s’inspire de la légende du Cavalier sans tête (imaginée en 1820 par le nouvelliste américain Washington Irving) et profite à la fois de la divine ingénuité de Christina Ricci, de la légère insanité de Christopher Walken et d’un Johnny Depp au meilleur de son jeu comique… Le tout enveloppé d’une atmosphère somptueusement lugubre et ponctué de cette touche de féérie qui en fait un autre classique typiquement burtonesque, à voir et à revoir dès que l’automne est bien installé.

«The Voices» de Marjane Satrapi

Longtemps après les maintes comédies oubliables, quelque part entre le flop que fut Green Lantern et le triomphe de Deadpool, Ryan Reynolds s’est allié avec la prodigieuse cinéaste iranienne Marjane Satrapi (Persepolis) pour donner vie au personnage de Jerry, un simple ouvrier d’usine qui, le soir venu, entretient de longues conversations avec ses animaux de compagnie. Tels les petits ange et démon sévissant sur les épaules de certains personnages de dessins animés, Bosco (le chien) et Mr. Whiskers (le chat) agissent comme les deux pôles de sa conscience morale… Ou devrait-on parler d’inconscience? Vous l’aurez deviné, ces illusions enfantines deviendront vite d’incontrôlables pulsions meurtrières dans cette fable horrifiante déguisée en comédie rose bonbon où le ton bascule à un rythme ébouriffant. Explorant les thèmes de la solitude, de la normalité et, bien sûr, de la maladie mentale, The Voices est sombre dans le fond, gai dans la forme et vous réserve une séquence finale pour le moins mémorable. 

La série australienne «Glitch»

On en dira ce qu’on voudra, la thématique du mort-vivant n’est pas encore tout à fait épuisée, et c’est au tour de l’Australie de nous en offrir son interprétation. Ayant déjà su tourmenter, choquer et effrayer grâce à des films comme Snowtown, The Loved Ones ou encore The Babadook, le pays de la cambrousse et des kangourous n’avait d’ailleurs plus rien à prouver de sa maîtrise du cinéma de genre. Composée de six épisodes se dévorant facilement en une seule séance, Glitch fait joliment écho à l’excellente série française Les Revenants en proposant non pas des zombies affamés, mais un petit groupe de personnages bien lucides qui, après s’être mystérieusement réveillés d’outre-tombe, cherchent à comprendre le sens de leur retour. Entièrement réalisée par Emma Freeman, elle est intrigante à souhait; notre unique plainte étant de ne pas connaître toutes les réponses… encore. Heureusement, une seconde saison co-produite par Netflix verra le jour en 2017.

L’anthologie collective «Holidays»

Avouons-le… Halloween est aussi une bonne excuse pour se permettre une de ces productions absurdes, sanglantes et immodérées que l’on retrouve à la tonne sur les plateformes de streaming. Holidays est une compilation de courts-métrages d’horreur ou de comédie noire écrits et réalisés par huit cinéastes différents incluant Nicholas McCarthy (The Pact), Scott Stewart (Dark Skies), Sarah Adina Smith (The Midnight Swim) et Kevin Smith (Dogma, Tusk). Chaque nouveau récit s’articulant autour d’un jour férié spécifique, le résultat est naturellement hétéroclite: cupidité meurtrière, sombres secrets familiaux, serpents géants et rendez-vous ratés sont tous au menu dans cette collection inégale, mais hautement divertissante – pour ne pas dire festive! – qui plaira certainement aux amateurs de films comme Trick’ r Treat et Tales of Halloween.

«The Witch» de Robert Eggers

Nouvelle-Angleterre, XVII^e siècle. Rejetée par l’Église, une jeune famille puritaine quitte la colonie pour s’installer à l’orée d’une épaisse forêt dont les forces obscures lui réclameront bientôt leur nouveau-né, mystérieusement disparu sous leurs yeux. Lentement, mais sûrement, l’histoire verra cette famille sombrer dans l’hérésie et l’autodestruction alors que le spectateur s’interroge lui aussi: une sorcière maléfique se cache-t-elle vraiment dans ces bois? Dans notre sélection annuelle de films à surveiller en 2016 (parue en janvier), l’équipe de Bible urbaine avait déjà tellement hâte de découvrir The Witch que nous le décrivions comme promettant d’être «l’un des meilleurs films d’horreur de l’année». Et devinez quoi? Nous avions raison! Enfin disponible sur Netflix Canada, ce premier long-métrage de Robert Eggers peut désormais être apprécié à tout moment de la journée… Quoique nous suggérons de le réserver pour les petites heures de la nuit.