«Steve Jobs» de Danny Boyle

N’oublions pas le clou du spectacle. Après plusieurs rôles marquants, Fassbender n’a toujours pas remporté le plus prestigieux des prix: un Oscar. Cette situation pourrait changer sous peu, car Steve Jobs représente un point culminant dans sa carrière. Physiquement, l’acteur ne ressemble que très faiblement au célèbre mania des technologies. Mais il le joue avec une telle assurance et arrogance qu’on ne peut que se ranger derrière l’acteur. Michael Fassbender est Steve Jobs. Un Jobs romancé et quelque peu exagéré sous la plume enflammée d’Aaron Sorkin.

Les échanges punchés sont issus de la plume de ce dernier. On pourra déceler un nombre non négligeable de parallèles entre Steve Jobs et The Social Network (2010), relatant des mésaventures informatiques et judiciaires du jeune Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook. Les deux films sont signés de la plume de Sorkin. Dans les deux cas, les dialogues sont vifs comme l’éclair, les personnages centraux des génies irascibles et incompris, des êtres au sens éthique et moral discutable, mais qui connaîtront toutefois une forme de rédemption au terme de leur récit.

La réalisation assurée par Danny Boyle marque un autre point fort. Ses plans-séquences et son montage énergique donneront la dose supplémentaire de vitamine permettant au film de s’élever bien au-dessus des standards en matière de film biographique, un genre trop souvent convenu, servant de pitoyable excuse aux hommages racoleurs offerts en saison pré-Oscar. Boyle peut ajouter une nouvelle corde à son arc déjà bien versatile.

Alors voilà, le dernier clou est planté. On aura beaucoup à faire si l’on veut surpasser le produit fini qu’est Steve Jobs, un amalgame superbe concocté par une équipe de beaux talents bruts.