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Crédit photo : www.fantasiafestival.com
«Fashionista» de Simon Rumley
April (Amanda Fuller), jeune femme accro à la mode et, surtout, aux vêtements, voit sa vie changer le jour où elle surprend son mari en train de la tromper avec l’une de ses collègues de travail. Plus tard, elle rencontrera un homme qui lui offrira de l’argent en échange d’un certain mode de vie et de services sexuels assez spéciaux. Commencera alors une descente aux enfers où elle touchera le fond, mais où elle fera des efforts pour regagner le contrôle sur sa vie.
Ayant certaines allures étranges, les premières scènes du film sont particulières. On nous présente les personnages principaux par épisodes, chaque plan présentant des moments différents et non successifs, sans trop savoir en combien de temps se déroule ces instants. Entre chaque plan, y-a-t-il un délai d’un jour? Une semaine? Un mois? Il n’est pas nécessaire d’obtenir la réponse à cette question, mais c’est une technique déstabilisante utilisée par Rumley.
On ne comprend pas par ailleurs certains liens entre les plans, mais tout fini par s’enchevêtrer d’une manière très fluide et très originale au milieu du film. Certaines techniques de montage utilisées déstabilisent un peu la chronologie de celui-ci, mais on s’y habitue bien vite et la construction du casse-tête qu’est Fashionista s’effectue bien facilement. Dans cette complexité réside une originalité hors du commun qui saura surprendre chacun de nous.
Amanda Fuller livre une performance hors norme. Elle joue le rôle d’une femme dépendante des vêtements, allant de l’achat de ceux-ci jusqu’à leur texture. Plus le temps passe, plus son jeu devient convaincant. Ses états d’esprit sont accompagnés par des musiques ou tout simplement des sons de distorsion qui reflètent son état mental et nous font encore plus vivre ses sentiments. Elle tombe graduellement dans la déchéance et les sons deviennent de plus en plus en plus brutes – voire sauvages.
Il serait impossible de parler du film sans discuter de la fin de celui-ci. Rassurez-vous, aucun punch ne vous sera révélé. Même si le début du long-métrage britannique peut paraître boiteux et désordonné, car c’est parfois difficile à suivre, la fin nous laisse sur notre faim et vient surprendre vraiment tout le monde. La production possède une belle montée dramatique et la dernière séquence permet au film de devenir un film très marquant de cette 21e édition de Fantasia.