CinémaCritiques de films
Crédit photo : Festival international de films Fantasia
«Five» d’Igor Gotesman avec Pierre Niney (France, 102 minutes)
Voilà une comédie française rafraîchissante dont le scénario brillamment écrit ne fait fi d’aucune punchline tout au long des 102 minutes que dure l’opus!
Premier projet d’Igor Gotesman, réalisateur s’étant mérité une belle main d’applaudissements à la clôture de sa première nord-américaine jeudi soir, Five est l’œuvre d’une bande d’amis ayant décidé de faire les fous autant dans la vie qu’au grand écran. Les voilà donc tous rassemblés dans cette petite merveille du cinéma français où la solidité (parfois, voire souvent précaire) des relations amicales est au cœur de l’histoire.
Histoire de vous mettre en contexte, Five c’est le désir fou d’une bande d’amis de Paris qui décident d’aller au bout de leurs ambitions et de tous vivre sous le même toit. Or, très rapidement, les soucis se pointent le bout du nez et leur «idylle paradisiaque à la française» se voit disparaître tel un mirage: Samuel (Pierre Niney, d’une justesse), le bon pourvoyeur du clan, se voit retirer son allocation familiale, alors la bande n’est plus en mesure de subvenir à la dépense du loyer. Afin de remettre le wagon sur les rails, la joyeuse bande flirtera au sein du fâcheux commerce de la contrebande de marijuana, mais s’attirera d’autres ennuis plus importants encore…
Avec ses dialogues urbano-branchés, ses punchlines fracassantes, sa trame sonore d’une grande fraîcheur (Gush, Vance Joy, Sacha Distel, Toys, Calvin Harris, Nekfeu) et ses manœuvres de filmage-montage originales, Five est l’une des belles surprises du festival cette année, mais épuisera possiblement les tympans fragiles des fins finauds de la langue française québécoise!
«A Conspiracy of Faith» de Hans Petter Moland (Danemark, 112 minutes)
Le réalisateur danois Hans Petter Moland signe ici une adaptation haletante et plutôt fidèle à la plume de l’auteur Jussi Adler Olsen, génie créateur des enquêtes du Département V mettant en scène l’inspecteur austère Carl Morck et son collègue Assad.
L’enquête policière s’amorce suite à la découverte d’une bouteille jetée à la mer qu’un officier de l’armée retraité a retrouvée sur le bord d’une plage et qui contenait, à l’intérieur, un message à l’aide écrit avec du sang humain. Intrigués, les officiers du Département V de Copenhague vont mettre leur flair en marche pour tenter de connaître l’identité de la victime. Mais jamais ils n’auraient pensé que leurs recherches allaient les mener sur le terrain de jeux d’un tueur toujours actif…
A Conspiracy of Faith, titre librement modifié de l’original («Delivrance», paru chez Albin Michel en 2013) permet à Moland de donner plus de véracité au dessein sanguinaire du tueur en série, un ex-Père croyant à l’os, au cœur de ce thriller qui donne froid dans le dos et qui réussit à entraîner l’intérêt du spectateur dans ce récit où les péripéties déboulent à un rythme parfois infernal. Avis à ceux qui ont peiné à poursuivre leur écoute du bien moyen L’hypnotiseur ou de la trilogie suédoise Millénium: cet opus, avec sa trame narrative et ses ellipses bien découpées, ses paysages «cartes postales», son filet d’humour subtil, sarcastique mais efficace par moments, et la crédibilité de ses effets spéciaux, pardonne la quantité de détails et d’explications sur le fond qui ont dû être écarté faute d’espace.
Les amateurs de scènes d’action intenses, comme celles du train roulant à toute vitesse, ou encore cette course contre la montre dans les couloirs d’un hôpital, y trouveront leur compte, mais la froideur du jeu des acteurs vous donnera certes du mal à vous attacher à eux!
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Par Festival international de films Fantasia