«Office» (O Piseu) de Won-Chan Hong – Bible urbaine

CinémaCritiques de films

«Office» (O Piseu) de Won-Chan Hong

«Office» (O Piseu) de Won-Chan Hong

Les angoisses du travail

Publié le 23 juillet 2015 par Jim Chartrand

Crédit photo : www.fantasiafestival.com

Néanmoins, là où Office réussit le mieux, c’est dans son ambiance qui s’assure de ne pas simplement élaborer un film d’horreur typique. Son rythme posé, méticuleux et surtout fort soigné s’arrange pour prendre son temps et satisfaire autant l’intellect, d’une part avec ses éléments de mise en scène recherchés (le travail sur les hallucinations et la démence est fort ingénieux), que les amateurs de sensations fortes, avec ses sursauts et sa trame sonore tyrannique qui propose un subtil et horrifiant thème musical qui s’avère particulièrement brillant.
 
Bien sûr, le montage mériterait d’être resserré puisqu’il y a bien plusieurs baisses de régime dans les deux heures de visionnement, mais la maîtrise technique est malgré tout remarquable. De plus, la distribution offre de belles compositions dans ces représentations de clichés et de stéréotypes de bureau (la mésadaptée sociale, le couple secret, le méchant patron, etc.), alors que la brillante Ah-Sung Ko sort indéniablement du lot. La muse du cinéaste visionnaire Bong Joon-Ho, qui l’a dirigée dans Gwoemul (The Host) et Snowpiercer notamment, se joue des soupçons et des appréhensions du spectateur pour proposer un personnage au premier abord inoffensif, mais qui cache bien plus sous la surface.
 
Office est donc à nouveau une preuve que le cinéma coréen fait classe à part dans sa maîtrise du septième art. Cette proposition a assez de tonus pour être recommandée, même s’il manque un petit quelque chose pour l’élever au rang d’oeuvre majeure. Malgré tout, et un peu dans la même perspective que les cinéastes israéliens Aharon Keshales et Navot Papushado, les deux cerveaux derrière les géniaux Kalevet (Rabies) et Big Bad Wolves, on retrouve ici un film assez conscient des codes horrifiques pour en élargir son terrain de jeu, et ce, à notre plus grand plaisir, si nos nerfs veulent bien nous suivre!

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Critiques de films critique-film-movie-ojuju-cj-fiery-obasi-nigerian-fantasia-2015-bible-urbaine

«Ojuju» de C.J. «Fiery» Obasi

Vos commentaires

Revenir au début