«La famille de la forêt» de Laura Rietveld, un long métrage documentaire qui vous fera réfléchir sur vos choix de vie

Une fascination pour un mode de vie

En 2015, alors que Laura Rietveld était en voyage en Gaspésie avec sa famille, elle a croisé la route de Gérard Mathar et de Catherine Jacob. Loin d’être insensible à leur parcours, eux qui ont quitté famille, amis et pays pour s’installer au beau milieu de la nature québécoise, elle a senti naturellement l’envie de raconter leur histoire au sein d’un film documentaire.

«L’artiste en moi a immédiatement réagi au beau monde que Gérard et Catherine se sont construit dans la forêt gaspésienne!», explique-t-elle. «La relation de l’humain avec la nature était l’un des thèmes de mon premier documentaire, Le rêve d’Okpik. Je venais de terminer ce dernier lorsque nous nous sommes rencontrés, et c’est la proximité de Gérard et de Catherine avec la nature qui a d’abord attiré mon attention.»

Décidée à se lancer dans ce projet, elle s’est alors intéressée au destin des trois fils du couple: Côme, Ossyane et Jonas, qui étaient rendus à ce moment déterminant de leur vie qu’est le passage à l’âge adulte. La question de leurs choix personnels et de la volonté – ou non – de suivre le même mode de vie que leurs parents était centrale.

Petit à petit, un plan ambitieux s’est construit pour cette famille qui s’est décidée à bâtir un chez eux aux trois garçons, et ce, de leurs propres mains.

«Ce film vous fera réfléchir sur votre vie et vos choix de vie!», s’enthousiasme notre interlocutrice. «Il pourrait aussi vous donner envie de vivre en Gaspésie», ajoute-t-elle avec un sourire dans la voix. «Mais, ce n’est pas le but! J’espère qu’il inspirera les gens et qu’il les poussera à apprécier et à trouver la beauté dans le monde dans lequel ils vivent.»

La réalisatrice Laura Rietveld en tournage. Tous droits réservés: Bernard Fougères (photo 1); Les Films du 3 Mars (affiche)

Être habitée tout au long du processus de création

Laura Rietveld ne s’en cache pas, elle a vécu intensément ce projet de réalisation pendant les sept ans (!) qu’ont duré les processus de création et de tournage de La famille de la forêt.

«Filmer cette famille dans la forêt, avec ses animaux et dans sa vie quotidienne, a été l’un des plus grands plaisirs de ma vie!» – Laura Rietveld

Toutefois, la période de montage n’a pas été sans défis pour la créatrice. Elle a même été complètement absorbée par cette étape… et ce, non sans surprises, parfois!

«Monter le film, essayer de comprendre comment transformer 60 heures d’images en un film et le faire dans les délais impartis a été une expérience différente du reste. Ça m’a tellement accaparée qu’à l’automne, alors que j’allais chercher mon fils à l’école à vélo, j’ai perdu l’équilibre. Je suis passée par-dessus le guidon et j’ai glissé sur le gravier. Je suis tombée parce que je montais le film dans ma tête et que je ne faisais pas attention!», se remémore-t-elle.

Tous droits réservés @ Les Films du 3 Mars

Une réalisation pensée jusque dans les moindres détails

Quoiqu’il en soit, Laura Rietveld ne regrette pas une minute de s’être autant investie dans la création. Elle chérit les moments qu’elle a passés avec son directeur de la photographie, Alex Margineanu, au cours desquels ils ont beaucoup «discuté des couleurs et se sont laissés inspirer par le travail de peintres comme Rembrandt et Emily Carr.»

Et puis, toute l’équipe s’est mise en quatre pour que chaque choix artistique – aussi minime soit-il – compte dans le cheminement du film. La réalisatrice a ainsi pris beaucoup de plaisir à utiliser les enregistrements de terrain de Lynne Trepanier avec le mixeur sonore, Bruno Bélanger. Le compositeur de la musique, Ramachandra Borcar, a rivalisé de créativité en transformant des sons de baies de genévrier et de chatons d’aulne vert en instruments de percussion.

La cinéaste avoue d’ailleurs avoir passé plus de temps avec son équipe pendant la COVID-19 qu’avec ses propres parents!

«Tous ces collaborateurs sont des gens profondément dévoués à leur métier», explique-t-elle avec beaucoup de reconnaissance. «Ce sont des artistes respectueux et empathiques, mais aussi de bons compagnons.»

Et leurs efforts communs font de La famille de la forêt un film prenant, saisissant et dépaysant à la fois. Une chose est certaine, vous serez habité.e.s pendant longtemps par la question de vos propres choix de vie après l’avoir vu!

Pour plus d’information au sujet de ce long métrage documentaire présenté par Les Films du 3 Mars et Catbird Productions et pour connaître les dates de représentations dans un cinéma près de chez vous, cliquez ici.

*Cet article a été produit en collaboration avec Les Films du 3 Mars.