«Le baptême de...» John Waters – Bible urbaine

Cinéma

«Le baptême de…» John Waters

«Le baptême de…» John Waters

Remonter à la source et y puiser une eau infecte avec «Mondo Trasho» (1969)

Publié le 9 mai 2016 par Alexandre Beauparlant

Crédit photo : McCallum Theatre / Tous droits réservés

Revenons sept ans en arrière, presque jour pour jour. En ce temps-là, j'étudiais au cégep et je venais de sécher un cours. La raison: un bon ami avait prévu une séance matinale de cinéma maison et me conviait à l'écoute d'un film mythique que nous appréhendions tous deux depuis plusieurs lunes. Le plus immonde, amoral et puant long-métrage de tous les temps: j'ai nommé Pink Flamingos. Entre deux haut-le-cœur et plusieurs malaises, j'entrais dans l'âge adulte par la grande porte, l'enfant en moi étant mort asphyxié dans son vomi. L'aventure John Waters ne faisait pourtant que commencer.

À ne pas confondre avec Roger, John est ce type d’individu nous poussant à changer de trottoir lorsqu’il s’avance vers nous. Blafard, les dents jaunes et la cigarette au bec en permanence, on jurerait qu’à tout instant ce dernier risque d’ouvrir son long manteau afin de nous rincer l’œil, un sourire tordu aux lèvres. Ce qu’il fait, d’ailleurs, durant le générique d’ouverture d’Hairspray (2007), remake du film qu’il avait lui-même réalisé en 1988.

Cette œuvre culte est certainement la plus connue et accessible figurant au répertoire de celui qu’on surnomme le «Pape du trash». Assortie à d’autres projets tels que Cry-Baby (1990, mettant en vedette Johnny Depp), ou encore Serial Mom (1994, premier film produit en studio), celle-ci n’explique toutefois en rien d’où John a bien pu tirer son doux sobriquet. À titre informatif, sachez qu’il ne l’a pas volé, son titre.

Je vous propose donc aujourd’hui d’enfiler vos gants (ceux qui montent jusqu’aux épaules) pour qu’ensemble nous extirpions Mondo Trasho de la fosse dans laquelle il macérait. Z’êtes prêt? On y va!

Autrefois, à une époque où internet et le sans-fil ne menaient pas encore nos vies modernes, il fallait, pour assouvir ses pulsions de voyeur dérangé, se rendre dans un club vidéo et, discrètement, glisser entre deux films de John Hughes un exemplaire de Faces of Death ou Mondo Cane. Le commis-caissier, inattentif, n’y voyait alors que du feu (histoire vraie… non).

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Exotisme, sexe et violence: trois composantes fondamentales du genre cinématographique baptisé mondo (en référence, justement, à Mondo Cane – monde de chien en italien – pionnier en la matière). Tout-ce-que-vous-ne-verrez-pas-à-la-télé-parce-que-banni-dans-46-pays peut y être présenté. Rituels tribaux et «barbares», exécutions publiques, scènes de crime, pratiques sexuelles inorthodoxes… de quoi, bien sûr, alimenter sainement vos fins de soirées.

Si l’intérêt documentaire de la chose se veut certes limité, il révèle en contrepartie une caractéristique étonnante chez l’homme: ce désir enfoui de toucher à l’interdit, de satisfaire une curiosité morbide acquise le jour où l’enfant prend conscience de sa mortalité. Car oui, je l’avoue, comme bien d’autres, je pense au jour de mon éventuel décès depuis ma quatrième année d’existence.

Dans cet esprit de fête, John Waters débute son parcours au cinéma avec un premier long-métrage, inspiré du mouvement mondo, le superbement intitulé Mondo Trasho!

J’aurais tant voulu vous parler en long et en large de ce film, mais ça n’arrivera pas, car il en résulterait une gigantesque perte de temps, autant pour vous que pour moi. Voici plutôt un bref survol des éléments marquants disséminés ça et là au sein et à l’entour de Mondo Trasho.

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Découvrez la suite à la page suivante…!

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