Cinéma3 bonnes raisons de
Crédit photo : Netflix
Bong Joon-ho, ses monstres et ses merveilles
Teintés d’un commentaire social assez fort et affirmé, les scénarios de Bong Joon-ho exploitent, parfois plus littéralement, la métaphore du monstre pour représenter des situations d’agression, de vulnérabilité ou d’ambiguïté morale. Comme c’est le cas pour bon nombre de films de genre (dont la plupart des films de zombies), la vraie question est la suivante: «Lequel est le plus redoutable, l’homme ou la créature?» On connait déjà la réponse.
Évidemment, le super-cochon n’est pas une menace dans Okja. Le danger réside plutôt en cette diabolique corporation fictive nommée Mirando (certainement inspirée de Monsanto) et dont le dessein est incarné par les personnages de Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal… Et Dieu sait que ces deux-là savent comment jouer les méchants.
Fascinante beauté androgyne et véritable caméléon, Swinton est la définition même d’une actrice accomplie. Souvent méconnaissable, elle peut jouer l’étrange et l’enchanteur, l’abject et le vulnérable, la belle et la bête. Quant à Gyllenhaal, quiconque a su apprécier sa performance extraordinaire dans Nightcrawler (2014) – ou dans Donnie Darko (2001) si vous avez la mémoire plus longue – pourra confirmer qu’il sait en faire tout autant.
Ajoutez-y les talents de Paul Dano (Prisoners), Giancarlo Esposito (Breaking Bad), Lily Collins (The English Teacher) et Steven Yeun (The Walking Dead)… Et voilà qui devrait vous convaincre.