Band of Skulls et Sacco au Théâtre Corona Virgin Mobile

En bon maître de cérémonie, Russell Marsden a marqué d’un vibrato aigu le point de départ du spectacle, s’agitant sur scène comme un lion en cage, avant de gratter les premières notes d’«Asleep at the Wheel», pièce d’ouverture du troisième album. Il n’en fallait pas plus pour que les fans au premier rang s’agitent, scandant les paroles à tue-tête en agitant les mains dans les airs. C’est la chanson éponyme «Himalayan» qui a suivi, avec son puissant riff de guitare qui donne tout son pesant d’or à cette pièce plus qu’entraînante.

Placés au-devant d’un arrière-plan tout en velours, sur lequel était projeté un jeu de lumière variant du rouge écarlate au bleu azur, les trois musiciens, originaires de Southampton, en Angleterre, ont décidément brillé par la parfaite maîtrise de leurs instruments. La scénographie, qui n’offrait rien de spectaculaire en soi, si ce n’est trois gros projecteurs par-dessus trois stroboscopes qui scandaient la mesure, enveloppait les spectateurs dans une espèce d’ambiance veloutée qui ajoutait au cachet. On le remarque d’entrée de jeu: c’est décidément le chanteur et guitariste Russell Marsden qui est aux commandes et non ses deux acolytes, Emma Richardson et Matt Hayward.

On sentait en effet une Emma Richardson de moins en moins proche de ses fans, la preuve indéniable étant qu’elle n’a pas pris la parole une seule fois! Elle s’est contentée de chanter ses partitions et de gratter ses cordes de basse, laissant toute la place à Marsden, qui n’a pas été plus bavard, sauf lorsqu’est venu le temps de saluer et de remercier la foule pour sa bonne humeur et son entrain. La proximité entre Marsden-Richardson a déjà été plus tricotée serrée, mais musicalement, du moins, ils ont livré la marchandise.

De «I Know What I Am» à «Toreador», de «Patterns» à «Brothers and Sisters», puis de Nightmares» à Bruises», Band of Skulls a effectué un excellent survol de sa discographie, ne perdant pas de temps entre les pièces pour ne pas casser le rythme de croisière. Les pièces «Hoochie Coochie» et «The Devil Takes Care of His Own» ont été fort bien accueillies, surtout lorsque Marsden venait se pavaner au-devant de la scène, un puissant solo toujours bien exécuté devant une horde de fans qui brandissaient leurs téléphones intelligents au bout de leurs mains.

Les voix de Marsden et Richardson n’ont pas toujours réussi à accoter la puissance des mélodies, souvent perdues entre une cacophonie de sonorités rock bruyantes. Avant de déposer leurs instruments pour de bon, le trio est réapparu pour un rappel inoubliable, avec au programme «Sweet Sour», «Light of the Morning», durant laquelle ils ont étiré le plaisir!, et finalement «Death By Diamonds and Pearls», qui a conclu de belle façon ce concert de 90 minutes.

Sacco

C’est le groupe new-yorkais Sacco qui a brisé la glace avec quelques chansons tirées de son album homonyme, sorti le 22 avril dernier. Le trio a impressionné par les envolées post-rock de ses mélodies, avec toujours ces voix aériennes, un brin nasillardes et haut perchées qui complétaient fort bien le tableau. Les deux chanteurs s’échangeaient les partitions comme les instruments, alternant entre la guitare et la basse. Un groupe certes prometteur, qui n’offre peut-être pas une signature unique, mais qui détient certainement une belle musique d’ambiance. Les titres «Think You’re Pretty» et «See Me Right» sont d’ailleurs à découvrir dès aujourd’hui: http://www.saccomusic.net.