MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Bao Ngho
Emilie, tu es à la fois harpiste, chanteuse et auteure-compositrice. Quand et comment t’es-tu découvert une passion pour la musique?
«J’ai toujours gravité autour de la musique quand j’étais jeune. J’ai appris le piano par moi-même à la maison et, plus tard, la flûte. Mais c’est surtout lorsque je suis devenue une ado emo pis que j’écoutais beaucoup de bands indie, comme Metric, Emily Haines, Feist, St. Vincent, que j’ai été inspirée et que j’ai commencé à écrire des tounes. Un jour, aussi, j’ai vu une harpiste et, presque en même temps, j’ai découvert Joanna Newsom. J’ai eu le coup de foudre. J’ai cherché sur Craigslist pour suivre des cours de harpe et j’ai commencé à en jouer du jour au lendemain.»
Quel a été le déclic pour la formation de ton groupe Emilie & Ogden?
«J’ai chanté, durant le secondaire et le cégep, dans plusieurs groupes, mais je n’ai jamais eu ce sentiment d’avoir trouvé mon instrument pour composer et performer en solo. C’est vraiment quand j’ai commencé à jouer de la harpe à 19 ans que je me suis sentie prête à présenter mes propres compositions, et c’est là que j’ai décidé de partir Emilie & Ogden.»
À quoi ressemble une journée typique lorsque tu es en tournée?
«Souvent, il y a beaucoup de temps passé dans une van à écouter des albums avec mon band. C’est pas tant glamour que ça la tournée, haha! C’est beaucoup de déplacements de gear, beaucoup de temps de voyagement… J’ai souvent pas mal d’anxiété le jour d’un show, suivi d’un gros high par après. Et, bien honnêtement, je sais pas si j’ai encore trouvé le bon moyen de gérer mon anxiété en tournée, mais souvent, ça m’aide de m’isoler un peu: aller prendre une marche, prendre un peu de temps pour moi. Être bien entourée d’une belle équipe, ça aide aussi! Ça me donne confiance envers le fait que les choses vont bien se passer, et ce, même quand je suis en train de stresser. Les jours de congé, j’aime en profiter pour découvrir la ville où on est. J’ai beaucoup aimé me promener à Dublin en Irlande, j’ai vraiment eu une vibe chaleureuse. Et j’adore toujours être à Paris! Au départ, je trouvais ça grand et intense, mais j’ai appris à l’adorer.»
Ton nouvel album Outro est paru le 22 février sous ton vrai nom cette fois. Qu’est-ce qui t’a poussée à t’émanciper d’Emilie & Ogden, et à quoi s’attendre au niveau des thématiques et des sonorités abordées?
«Ça m’a fait du bien de simplement prendre mon nom complet à moi comme nom d’artiste cette fois-ci, question de garder ça plus simple. Le son du nouvel album se dirige plus vers de la pop indie et il est moins basé sur le folk que dans le dernier. Les thèmes parlent beaucoup de nostalgie pour la jeunesse et une prise de conscience de sa mortalité, donc pour moi un passage à l’âge adulte.»
Afin de donner envie à nos lecteurs de venir te voir en spectacle, peux-tu nous décrire le concept visuel de ta nouvelle tournée et nous parler de l’orchestre qui t’accompagnera sur scène?
«Sur scène, nous sommes quatre musiciennes: drum, bass, synthétiseurs et moi-même au chant et à la harpe. Pour cette tournée, je m’éloigne souvent de la harpe, ce qui me fait du bien. J’étais tannée d’être tout le temps assise, haha. Visuellement, je travaille avec l’éclairagiste Catherine Fournier-Poirier pour recréer l’atmosphère sombre, moody mais coloré de ma musique. Je ne veux pas trop en dévoiler, mais il risque d’y avoir beaucoup de néons et de plantes.»