Théâtre
Crédit photo : Tous droits réservés (en couverture, «Je me soulève» au Théâtre du Trident)
Janvier
Coriolan – Théâtre du Nouveau Monde – Du 15 janvier au 9 février 2019
On a beaucoup parlé de Robert Lepage depuis l’an dernier, et souvent pour les mauvaises raisons. Est-ce que cette mise en scène de Shakespeare, d’après la célèbre traduction de Michel Garneau, ramènera un peu de nuance autour de son nom? Pour le savoir, lisez la critique de Véronique Bossé! Avec nul autre qu’Alexandre Goyette (King Dave) dans la peau de Coriolan, cette tragédie romaine parle d’une crise d’état causée par un leader à tendance tyrannique, ce qui n’est pas sans faire écho au présent dans un pays pas très éloigné du nôtre. (PAB)
Texte de William Shakespeare, traduit et adapté par Michel Garneau, dans une mise en scène de Robert Lepage.
Rotterdam – Théâtre La Bordée – Du 15 janvier au 9 février 2019
Aime-t-on quelqu’un en fonction de son genre ou de sa personnalité? Le sexe d’une personne et son identité sont-ils une et même chose? Enfin, ces très importantes questions de société méritent qu’on s’y attarde. Avec cette pièce, La Bordée s’inscrit dans l’actualité et permet au théâtre de jouer pleinement son rôle: confronter les spectateurs à leurs croyances et susciter le débat, ici autour des troubles d’identité de genre et la volonté de changer de sexe. (ACD)
Texte de Jon Brittain, traduction et mise en scène d’Édith Patenaude, assistée de Maude Boutin St-Pierre.
La Queens’ – Théâtre La Licorne – Du 15 janvier au 23 février 2019
Il est difficile de résister au charme bon enfant de Jean Marc Dalpé, et son plus récent texte, développé pendant sa résidence d’artiste à La Licorne, nous permet de renouer avec ses thèmes de prédilection: l’identité et la transmission. Une famille désunie, réunie dans le nord de l’Ontario à la suite du décès de la matriarche, doit décider du sort de La Queens’, l’hôtel familial. Deux sœurs (Marie-Thérèse Fortin et Dominique Quesnel) s’entre-déchireront dans ce drame familial mis en scène par Fernand Rainville. (PAB)
Texte de Jean Marc Dalpé, dans une mise en scène de Fernand Rainville.
Noir – Théâtre de Quat’Sous – Du 22 janvier au 9 février 2019
Un cadavre, une forêt, la nuit, des gens perdus; les codes du polar sont rarement exploités sur une scène de théâtre, et ici la talentueuse équipe de scénaristes s’est amusée à profaner ces mécanismes et à faire ressortir le côté sombre qui sommeille en chacun de nous. Cela nous intrigue et nous réjouit tout à la fois! De plus, la façon de travailler avec les sons du metteur en scène Jérémie Niel impressionne toujours, mais en s’adjoignant les services de Sylvain Bellemare – le récipiendaire d’un Oscar pour son travail sur Arrival de Denis Villeneuve – à la conception sonore, il n’y a plus aucun doute possible: ce spectacle sera certainement une véritable expérience sensorielle. (ACD)
Script-édition d’Evelyne de la Chenelière, scénario de Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière, Justin Laramée et Jérémie Niel, dans une mise en scène de Jérémie Niel.
BEEF – Théâtre Premier Acte – Du 22 janvier au 9 février 2019
Grâce au mouvement #moiaussi, on parle beaucoup des différentes pressions que les femmes subissent quotidiennement. Derrière tout ça, il y a des préconceptions genrées qui n’ont pourtant pas qu’une influence sur elles: les diktats sociaux imposés aux hommes sont aussi lourds à porter, et c’est à cette question de société importante que Dayne Simard s’est intéressé dans cette pièce mettant en scène Michel, un fleuriste sensible. Comme les gens de ce village rural reprochent à Michel son manque de virilité, celui-ci finira par devenir l’homme qu’on veut qu’il soit… mais qu’est-ce qu’un homme, un vrai? Il ne fera pas de tort de réfléchir à une redéfinition de l’image de l’homme moderne. (ACD)
Texte de Dayne Simard, dans une mise en scène d’Anne-Marie Olivier.
Électre – ESPACE GO – Du 22 janvier au 17 février 2019
Comme il fait bon de constater qu’on n’a pas retenu de la Grèce antique que la très (trop?) reprise Antigone, et qu’on puisse découvrir une autre facette du sentiment de colère, de révolte, et de la soif de vengeance des femmes de cette époque. Avec Électre, on est davantage dans la violence haineuse, dans le «œil pour œil, dent pour dent», mais sa volonté de venger la mort de son père en tuant sa mère a bien de quoi faire réfléchir, encore aujourd’hui. Acte de courage ou de folie? La pièce n’apporte pas toutes les réponses, mais les contradictions du personnage et l’ambiguïté du récit feront tanguer le spectateur entre le bien et le mal et en confronteront certainement plus d’un à ses convictions. (ACD)
Texte original de Sophocle, texte français d’Evelyne de la Chenelière, dans une mise en scène de Serge Denoncourt.
Le clone est triste – Théâtre Aux Écuries – Du 29 janvier au 16 février 2019
Deuxième volet d’une nouvelle trilogie entamée par le Théâtre du Futur l’an dernier avec Les secrets de la vérité, cette nouvelle création de la délirante troupe, à qui l’on doit, entre autres, l’opéra rock Clotaire Rapaille, promet de repousser, encore une fois, les limites de l’absurde. Dans un futur pas très éloigné, alors que les baby-boomers ont été envoyés sur la Lune en aller simple et que le clonage est interdit, l’existence même d’un certain Gilles Douillette est remise en question lorsqu’il découvre être un clone. Soyons honnêtes: on irait voir les yeux fermés n’importe quel spectacle monté par ces talentueux garçons. (PAB)
Texte d’Olivier Morin et Guillaume Tremblay, dans une mise en scène d’Olivier Morin.
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