ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Jules Bédard
Nous confiant au début de la performance que ce legs n’est sans doute pas étranger à sa passion pour le cinéma, et à sa décision d’étudier dans ce domaine, Ricard s’adresse majoritairement à un public composé de connaissances, d’amis et de membres de sa famille, apostrophant même carrément son père, à un moment, pour confirmer un détail.
Cette intimité enveloppante nous donne parfois l’impression d’être des voyeurs, témoins d’une histoire privée à la fois exceptionnelle et banale, que rien ne nous destinait à observer.
Cette création multidisciplinaire mélange habilement des éléments de théâtre documentaire, de performance musicale et de cinéma, avec ses images surannées constamment projetées sur une petite surface pendant que David, agissant comme narrateur et chef d’orchestre, nous abreuve d’un contexte sympathique, et parfois très drôle. Il se tourne vers le passé pour découvrir qui il est, à un âge où le caractère se forme et où on se pose beaucoup de questions, et il découvre par le fait même des éléments fascinants sur sa famille.
Il faut un certain flair pour visionner des heures et des heures d’images qui finissent toutes par se ressembler et en tirer des observations pertinentes et amusantes. Il est très curieux de constater, qu’effectivement, les membres de sa famille s’embrassent sur la bouche, ou qu’ils brandissent, avec fierté, l’argent liquide qu’ils reçoivent en cadeau pendant le temps des fêtes.
Au son d’une trame rock planante, le créateur et ses musiciens se laissent aller à des moments d’intensité qui ponctuent et rythment les réflexions à propos de l’œuvre de son arrière-grand-père, qui a rassemblé une rigoureuse collection de films témoignant de son époque et des coutumes familiales.
Ricard nous précisera qu’il n’est pas un chanteur, mais avec tous les autres talents qu’il met de l’avant dans cette surprenante création, on lui pardonne sans hésiter.
«Le kodak de mon arrière-grand-père» en photos
Par Jules Bédard
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de la rédaction