ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Olivier Courtois
Dix amis attendent avec hâte et frénésie l’épisode final de la populaire télésérie américaine Philadelphia High School. Ils se massent autour d’un téléviseur dans l’espoir de voir se solder les intrigues insoutenables de la cinquième saison. Mais les auteurs leur ont réservé une mauvaise surprise… La joie et l’énervement laissent place à la consternation, la frustration, le deuil…
C’est à ce moment qu’ils décident de proposer aux autres millions de fans dans le monde un nouvel épisode final créé et joué par eux-mêmes. En fait, ils s’investissent corps et âme dans cette entreprise, jusqu’à se laisser posséder par les personnages qu’ils incarnent désormais. Quelle est la réalité? Quelle est la fiction? Et que feront-ils pour assouvir leurs désirs et ceux des milliers d’internautes qui les suivent sur les médias sociaux?
Cette intrigue, à la fois actuelle et épeurante, est habilement explorée par Jonathan Caron. Effectivement, les téléspectateurs s’adonnent souvent à du fanatisme auprès des personnages de téléséries… Pour exposer cette situation, l’auteur prend comme point de départ une télésérie destinée aux jeunes, Philadelphia High School – qui pourrait être Riverdale, Les Frères Scott, Degrassi et bien d’autres – pour démontrer l’influence de la culture populaire américaine, mais aussi l’importance démesurée que l’on accorde aux personnages.
À ce chapitre, il faut dire qu’il réussit sa mission. On ressort de la salle en réfléchissant à son propre fanatisme. Mais son approche, à la fois amusante, humoristique et très rythmée, plafonne à certains moments dans la pièce. En effet, dès les premières minutes, on en a plein la vue: des répliques incessantes, de plus en plus drôles, dix comédiens énergiques qui se déplacent avec leur chaise de bois aux quatre coins de la salle, une trame narrative très précise et une mise en scène efficace.
Cependant, le rythme s’estompe drastiquement. Puis le scénario devient moins fini, plus approximatif. On perd le momentum et l’attention des spectateurs, notamment vers la fin, lorsqu’on plonge dans un univers de vampires. On en vient même à désirer un retournement de situation qui nous ramènerait dans l’efficacité des premières trente minutes. Sur le plan du jeu, c’est volontairement caricatural, mais très énergique. Les dix comédiens sont impressionnants, bien que certains personnages, tels que les jumelles ou Keith auraient mérité plus de lumière…
En somme, la pièce Philadelphia High School demeure une pièce divertissante, songée et qui gagnerait à éliminer certains passages longuets qui pourraient augmenter son impact.
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Par Olivier Courtois
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