SortiesDans la peau de
Crédit photo : Marin Blanc
1. On a pu voir tes oeuvres un peu partout en ville pendant les dernières FrancoFolies, ainsi que pendant le festival SOIR dans la Petite-Patrie. Raconte-nous un peu le parcours qui t’a menée jusqu’ici.
«J’ai toujours baigné dans les arts, déjà depuis mes études au primaire en musique. J’ai suivi la formation en graphisme au Cégep du Vieux Montréal. J’ai ensuite pris une pause d’école, vagabondé dans différents cercles pour finalement jeter l’ancre dans le milieu musical.»
«C’est donc en combinant ces deux champs, graphisme et musique, que je me suis retrouvée à travailler quelques mois par année pour L’Équipe Spectra, principalement pour les FrancoFolies de Montréal. Ensuite, par un enchaînement de rencontres et de contrats, mon travail s’est tranquillement fait connaître, notamment auprès de l’équipe de SOIR, ce qui m’a ouvert d’autres portes et un autre public.»
2. Tu travailles surtout avec les collages en ce moment, qu’est-ce qui te plait dans ce médium?
«J’aime l’idée de déplacer le focus d’une image, de réinterpréter le sens. Aussi, mettre en valeur des formes qu’on ne remarque pas. Je travaille surtout par soustraction, c’est-à-dire en enlevant des morceaux plutôt qu’en associant plusieurs éléments hétéroclites. C’est pour moi une manière de faire le ménage dans ma tête, épurer une image qui peut sembler confuse ou chargée au départ. Ça a inévitablement des effets (positifs) sur ce qui me préoccupe. Dans un sens, c’est une façon pour moi et les autres de s’arrêter et reprendre son souffle, de s’interroger sur des éléments en changeant considérablement de point de vue.»
3. On peut aussi te croiser assez régulièrement dans les salles de spectacles de la métropole et tu as collaboré avec de nombreux artistes (entre autres: Mathieu Bérubé, Mon Doux Saigneur, Patrice Michaud, Rosie Valland). Peux-tu nous parler de ce lien particulier que tu entretiens avec le monde de la musique?
«Il y a d’abord eu mes études, au primaire comme je disais plus tôt, mais aussi au secondaire, dans une école à vocation musicale, mais où j’ai fait mon parcours en arts plastiques. J’ai toujours eu cette place de «la visuelle en musique». J’ai fait quelques détours, mais au final c’est toujours dans ces endroits avec des musicien.ne.s où je me sens le plus à ma place. C’est une grande famille qui se crée à travers ces rencontres et ces lieux.»
«Aussi, bien sûr, la musique me passionne et a une grande influence sur ma manière de créer. J’arrive rarement à lui mettre des mots, alors c’est en image que j’essaie de communiquer les émotions et l’amour que ça provoque en moi.»
4. Dans le même ordre d’idée, tu présentes le 3 novembre prochain l’évènement «Une toune un collage» pendant Coup de cœur francophone, qui allie tes œuvres et la musique. Explique-nous un peu comment ce concept a vu le jour.
«À force de sortir dans les bars-spectacle, j’ai eu envie d’y exposer, d’y faire mon show moi aussi, à ma manière. Ça, c’est la partie «facile». Mais comment faire venir des amis musiciens à un vernissage de bar où tu ne fais que regarder? Solution logique: avec un show, mais comment justifier le lien entre une exposition et un spectacle?»
«Peu le savent, mais mes titres de collages sont souvent, presque toujours, inspirés de paroles de chansons, le plus souvent de grands hits de karaoké. C’est comme ça que l’idée de faire une exposition-spectacle présentant ces chansons est arrivée. L’évènement lui-même est un gros collage: avec des artistes qui m’inspirent et/ou m’accompagnent depuis un certain temps, on a sélectionné des hits et moins hits qui nous donnent cette grande émotion de baume au cœur.»
5. En ce moment, tu écoutes quoi dans ton atelier pour te préparer à l’expo qui arrive?
«J’écoute d’abord la chanson à imager. Je continue avec les autres morceaux de l’artiste et, si je ne suis pas assez rapide, j’enchaîne avec des artistes qui y ressemblent le plus possible.»
«J’ai fait la gaffe une fois d’écouter complètement autre chose, parce qu’à force, et malgré tout l’amour que j’ai pour une chanson, le reste de l’œuvre d’un chanteur peut être assez éprouvante à écouter pendant des heures, et le résultat était complètement à côté de l’ambiance de la chanson de départ. J’essaie donc de rester le plus proche possible d’une musique qui déclenche les mêmes émotions.»
Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
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Par Marin Blanc