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Crédit photo : Mathieu Pothier
Jacques: la parfaite mise en bouche
Dans l’ambiance feutrée du Théâtre Corona, on se serait cru dans un quelconque club parisien en ce mercredi soir d’octobre. Partout autour, c’était la crème de la crème des jeunes (et moins jeunes) expats français qui, un verre à la main, hochaient de la tête sur les rythmes du phénomène Jacques. La première partie de La Femme ne donnait pas sa place, et même si les discussions allaient bon train dans la foule, ce qui se passait sur scène était terriblement intéressant. Ce bidouilleur fascinant fait de la musique électro expérimentale dite «transversale» par le principal intéressé, et c’était la parfaite mise en bouche avant les festivités de la soirée.
Accueilli en lion par la foule compacte devant la scène, le groupe y est monté, presque calmement, en prenant tout son temps pour s’installer derrière ses instruments. Ça n’a pas été long que la foule ondulait avec la musique, ne semblant pas s’offusquer outre mesure de ne rien comprendre à ce que chantait Clémence avec son micro trop bas. Bien vite, les hanches de tous se sont enflammées comme par magie, alors que sur scène tous restaient un peu statiques derrière leurs instruments.
Des morceaux pleins d’énergie, comme «Sur la planche» ou «Septembre», ainsi qu’une visite assez spectaculaire d’un Jacques torse nu vers la fin de la soirée, ont créé de superbes moments entre le groupe et ses fans. Nous devons par contre avouer avoir été légèrement déçus de la set list en dents de scie qui a entraîné plusieurs moments un peu plats, que même les danseurs les plus endiablés n’ont pu rattraper.
Malgré tout, on se souviendra longtemps de cette soirée pour quelques moments précis et complètement délirants sous les lumières rouges des projecteurs. Une nouvelle pièce infusée au weed, «Cocolorado», nous a peint un portrait rêveur de la légalisation de marijuana, alors qu’un spectateur (visiblement intoxiqué) a su gagner les faveurs du groupe et de la salle en dansant sur scène de façon lascive pendant quelques morceaux.
Et finalement, la tant attendue «Antitaxi», qui a rendu les fans presque hystériques lors du rappel, valait à elle seule le détour!
L'avis
de la rédaction