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Vêtu d’un habit de kung-fu jaune, le rappeur originaire de Compton a tout de suite commencé en quatrième vitesse en interprétant «DNA», l’une des pièces les plus solides de ce nouvel album, et a enchaîné immédiatement avec «ELEMENT». Les écrans nous présentaient des animations très léchées et esthétiques pour accompagner le tout.
C’est toutefois la très funky pièce «King Kunta», tirée de l’album To Pimp a Butterfly, qui a donné au concert sa vitesse de croisière. Pratiquement tous connaissaient les paroles (comme pour la majorité des morceaux au programme d’ailleurs) et le Centre Bell a rapidement pris des allures de piste de danse. Derrière le rappeur, des extraits en rouge de «King Kong» (le film de 1933) accompagnaient la pièce. «King Kunta» a été, avec «Alright» en fin de parcours, l’un des rares moments où To Pimp A Butterfly fût à l’honneur. Dommage, car ça reste encore l’album le plus solide de Kendrick Lamar et on aurait bien aimé voir une autre pièce, comme «i», se greffer au spectacle.
La pièce «Untitled 07» a laissé place à deux reprises, soit «Mask Off» de Future et «Collard Greens» de Schoolboy Q, spécialement remaniées pour y intégrer des verses de Lamar. Ces reprises ont mis la table pour deux grosses bombes de l’album Good Kid M.A.A.D. City: «Swimming Pools (Drank)» et «Backseat Freestyle». La foule était aux anges et a ovationné le rappeur, qui lui, savourait le moment: «On va passer une longue nuit!», a-t-il indiqué à la foule montréalaise en délire. Le niveau d’énergie a de nouveau grimpé en flèche lorsqu’il a interprété «LOYALTY», avec en accompagnement sonore, la voix de Rihanna.
Deuxième interlude, la version instrumentale de «FEEL», qui a résonné dans le noir pendant qu’un ninja nous servait une chorégraphie-combat de kung-fu alors que Kendrick Lamar se rendait sur une plateforme placée au milieu du parterre pour y interpréter «LUST». Un moment de grâce où il a progressivement été monté au sommet de la petite scène. Soulevé au-dessus de la foule, le rappeur nous a servi l’un de moments les plus réussis de la soirée en interprétant «Money Trees» avec un grand rideau lumineux sous lui. Visuellement splendide!
On nous a resservi une nouvelle fois les aventures de kung-fu Kenny sur les écrans. Très humoristiques, volontairement kitsch, ces intermèdes donnaient un peu de légèreté au spectacle et rappelaient quelque peu Wu-Tang Clan dans leur facture visuelle.
De retour sur la scène principale, Kendrick a envoyé l’explosive «XXX» suivie de «M.A.A.D. City», donnant une nouvelle fois lieu à une frénésie totale des quelque 12 000 personnes présentes. Le niveau d’énergie du rappeur de 30 ans était impressionnant!
Le Centre Bell s’est mis à briller de mille feux (gracieuseté d’une multitude de lumières de téléphones) durant la magnifique «PRIDE». Vêtu de rouge, le rappeur a entamé «LOVE», en suspension, à l’horizontale, couché sur le pied d’une acrobate. Un moment plutôt surréaliste! Une version rock de «Bitch Don’t Kill My Vibe» a précédé l’entraînante «Alright», qui reste probablement à ce jour la pièce la plus connue du rappeur.
C’est toutefois lors de «HUMBLE» qu’on a pu constater à quel point Kendrick Lamar a su mettre le public montréalais dans sa petite poche: il lui a fait chanter la chanson en entier. Le rappeur a ensuite repris le morceau lui-même pour conclure la soirée. Plus tard, il est revenu sur scène pour un rappel un peu inutile avec la pièce «GOD».
Un drôle de choix, on aurait plutôt opté pour un morceau plus énergique de son vaste catalogue…
Le concert d’un peu plus d’une heure et demie a été un véritable feu roulant de morceaux énergiques, qui trouvaient leur équilibre avec des pièces plus lascives ainsi que des balades. King Kendrick nous a offert un spectacle rodé au quart de tour. Peu bavard, il a néanmoins su garder l’énergie du public durant tout le concert, ce qui, en soi, est remarquable. Le rappeur rachète du même coup sa prestation controversée à Québec, où il avait quelque peu invectivé certains spectateurs présents. Chapeau Kendrick!
Deux premières parties inégales
Avant la venue du programme principal, D.R.A.M et YG avaient pour mandat de réchauffer la salle, qui était alors à moitié vide. Malgré des problèmes de son et moins de trente minutes sur scène D.R.A.M ne s’en est pas trop mal tiré, concluant sa prestation par sa fameuse «Broccoli» entamée dans le public.
Pour sa part, YG a été plutôt quelconque. Le rappeur de 27 ans affichait beaucoup d’énergie, mais sa performance était remplie de clichés, dont deux demoiselles qui twerkent et font du lap dance. Le rappeur a néanmoins su créer quelques moments réussis avec les morceaux «My Nigga» et «Who Do You Love». Sa fameuse «Fuck Donald Trump», un morceau qui défoule, nous a été présentée par un faux Donald Trump (qui ressemblait à s’y méprendre au vrai), qui a, bien évidemment, été chaudement hué par la foule.
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de la rédaction