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Crédit photo : Michel Parent (www.quebecpop.com)
Simplicité musicale et authenticité artistique
Très attendus par le public montréalais, Alexandre Belliard, Jorane, Salomé Leclerc et Daran ont fait leur entrée sur scène avec humilité, touchés par l’accueil et prêts à raconter leurs histoires, celle de la francophonie; notre histoire. De l’arrivée de Champlain à l’admiration pour le peintre Marc Séguin, le collectif a baladé son public entre des références actuelles et plus anciennes, et a dévoilé pendant deux heures de concert une cascade d’anecdotes qui construisent et alimentent le fleuve de la culture québécoise.
Salomé Leclerc à la batterie et à la guitare électrique, Jorane à la harpe et au violoncelle, Daran et Alexandre à la guitare, puis, en deuxième partie, Jean-Martin Aussant au piano. Voilà un bon mélange d’influences où chaque artiste a révélé ses talents et s’est livré, seul ou avec les autres, à la romance de la chanson. Que ce soit en simple formule guitare-voix, ou tout en finesse sonore avec la harpe et la voix haute perchée de Jorane, la voix roque de Leclerc, la voix sombre et contrôlée de Daran ou encore la voix cassée de Belliard, tous ont offert une musique simple et rythmée où les textes sont mis en valeur.
La scénographie est simple, les jeux de lumière ne sont pas incroyables, on a entendu quelques fausses notes, mais ce n’est pas ça qui compte. Légendes d’un peuple se veut porteur d’un message et surtout diffuseur d’une histoire collective qui se doit d’être transmise pour ne pas tomber dans l’oubli. Anciennes et nouvelles chansons se sont donc enchaînées et ont su faire passer le public du rire aux larmes grâce à la poésie des mots et à la générosité de ces artistes.
Douces anecdotes et personnages historiques
Durant la soirée, le collectif a ravi les spectateurs, enthousiastes et réactifs, qui ont applaudi chaque chanson et ont été très attentifs entre chacune d’entre elles. Petites blagues, anecdotes inventées ou réels récits d’histoire, Alexandre Belliard a parlé à son public, l’a informé et l’a fait sourire.
On apprend et on comprend toute la multiplicité historique de la francophonie. C’est un vrai devoir de mémoire que le collectif met en place avec un tel projet. Dévoiler les belles histoires oubliées, mais aussi clarifier les drames et les tabous comme en évoquant les pensionnats autochtones. Parler de sa culture et de son histoire à travers la chanson pour toucher les cœurs, par le rire certes, mais parfois par les larmes.
L’audience a alors fait connaissance, et ce, tout au long de la soirée, avec les personnages de la francophonie qu’il connaît des anciens albums, mais aussi avec des nouveaux. On découvre les histoires de chacun, qu’elles soient heureuses, tragiques ou épiques. L’histoire de Champlain, la persévérance de Radisson, l’histoire d’amour touchante des pionniers du Klondike, la dévotion de Jeanne Mance, l’histoire du botaniste Frère Marie-Victorin, et on en passe.
Une soirée complète à évoquer les siens, à évoquer les anecdotes des personnages, plus ou moins célèbres dans l’Histoire, mais où tous sont portés fièrement par la culture québécoise. Une belle soirée musicale et poétique qui rassemble le monde et prouve le pouvoir de l’art dans le devoir de mémoire et de transmission de la culture.
Le collectif II sera de retour à Montréal les 7 et 8 août prochains pour livrer encore une fois sa poésie historique en toute humilité.
L'avis
de la rédaction