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Crédit photo : Mathieu Pothier
La formation du sud-est de Londres en est à ses débuts et vient tout juste de sortir son premier EP, Swum baby, il y a deux semaines. Puma Blue, c’est surtout le projet de Jacob Allen, un crooner nouveau genre, qui donne dans le jazz toutefois très classique à la Sinatra. Il est arrivé sur scène, un peu timide, en pseudo habit-cravate avec un veston trop grand probablement emprunté à son père, mais en gardant ses Adidas aux pieds. Il avait l’air d’un gars habituellement plus street invité à la dernière minute à un mariage…
Néanmoins, dès qu’il a ouvert la bouche, on a compris qu’il avait un sacré potentiel au niveau vocal. Allen passe aisément des notes basses aux plus aigües, et sa voix chaleureuse nous enrobe. Sa discrétion et sa réserve sont rafraîchissantes quand on pense aux crooners actuels (sans nommer personne…) souvent flamboyants et clinquants. Il a un certain charisme, celui du gars timide qui est cependant capable de faire de l’humour entre les pièces et a une belle interaction avec son public.
Pendant le spectacle de dimanche dernier, on a pu entendre toutes les chansons du EP de Puma Blue, certes classiques dans le genre, mais très bien faites, et c’est encore une fois surtout dans la façon de placer la voix au sein de la mélodie qu’on y trouve une certaine originalité. Et comme un mini-album ne contient pas beaucoup de morceaux, la formation a dû étayer un peu pour faire presque deux heures de concert.
Alors, on a eu droit à plusieurs reprises, allant de «Glad To Be Unhappy» de Frank Sinatra à la chanson du dessin animé de Cendrillon (!), «A Dream Is A Wish Your Heart Makes», reprises assez convenues et sans grande surprises. Par contre, lorsqu’ils ont repris et transformé une chanson de Radiohead de l’album In Rainbows, «All I Need», ce fut été très réussi et cela a apporté une autre saveur à la pièce.
Puma Blue s’est produit en version trio plutôt que quintette et on pourrait questionner le choix des musiciens qui accompagnaient le chanteur et guitariste Jacob Allen. N’ayant pas encore les moyens de faire venir tout son band, ce dernier a dû en sacrifier la moitié, mais pourquoi voyager avec un autre guitariste et un saxophoniste-claviériste puis laisser à la maison le batteur et le bassiste, habituellement le cœur rythmique d’un groupe?
On comprend que le saxophone est plus difficile à remplacer, mais un deuxième guitariste n’était peut-être pas nécessaire, surtout que celui-ci semblait blasé et pas vraiment investi. Le problème est qu’en remplaçant le batteur par une mini batterie électronique, en jazz, on obtient un résultat qui s’approche souvent de la muzak…
Ce concert intime fut dans l’ensemble très agréable, mais on espère vivement que lorsque Puma Blue reviendra à Montréal, ce sera en compagnie de tous ses musiciens et leurs vrais instruments.
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de la rédaction