LittératureRomans québécois
Crédit photo : La courte échelle
Simon Boulerice est un auteur très prolifique, tant pour les enfants que pour les adultes. Ses textes pour enfants sont toujours empreints de douceur et de soif de découvertes. Un ami lumineux ne fait pas exception. Il faut souligner le souci du papa de nourrir l’imagination de son enfant. L’adulte en nous imagine bien ce papa triste de voir son fils s’ennuyer dans son nouvel appartement. Du coup, il alimente l’imagination de son enfant. La curiosité de Ludo n’en est que décuplée. Ludo est vraiment avide de connaissances, surtout pour le petit monsieur dans le poteau.
Certaines mauvaises langues pourraient se demander s’il est vraiment bon de mentir à son enfant ainsi, mais d’un autre côté, à force de dire la vérité, tuons-nous peu à peu l’imagination ?
Le lecteur adulte doit faire abstraction de son côté rationnel pour se laisser bercer par l’histoire. Sinon, aussi bien dire que le stress est à son comble quand Ludo s’aventure seul, la nuit, jusqu’au poteau de feux de circulation. Les parents vivront un stress en pensant même que leur enfant pourrait faire ça. Il faut tout de même garder en tête qu’il s’agit d’un album jeunesse où Ludo est le héros. Il prend des risques pour confirmer la théorie de son père. Il vit une aventure.
De plus, le récit de Simon Boulerice met de l’avant une qualité parfois oubliée: l’empathie. Il est à la mode de vouloir prendre du temps pour soi et d’être la vedette de sa vie. On souhaite que les enfants s’affirment et se taillent une place dans leur quotidien. Pourtant, l’empathie ne doit pas être mise de côté. Il faut pouvoir s’affirmer tout en prenant soin des personnes qui nous entourent. Ludo prend à cœur le bien-être du petit monsieur dans le poteau. Il prend le temps de lui préparer une tartine.
Voilà une dimension intéressante de cet album. Il faut d’ailleurs prendre le temps d’en parler avec les enfants.
Les illustrations de Marylin Faucher sont douces et colorées. Toutefois, les pages semblent trop chargées entre les éléments des illustrations et le texte. Par conséquent, on oublie la douceur des illustrations pour se sentir interpellées par les nombreuses couleurs. Certains pourront se sentir inconfortables, d’autres trouveront que l’illustratrice a particulièrement bien saisi l’ambiance de la ville. Il ne reste qu’à savoir si vous êtes de type ville ou campagne.
Un ami lumineux est un livre qui met de l’avant l’imagination et l’empathie, deux belles qualités à posséder. L’imagination permet à notre tête de fonctionner et l’empathie nous permet de fonctionner avec les autres. Simon Boulerice montre bien comment ces deux qualités peuvent venir au bout de la peine. Ludo, en vivant cette aventure, n’est plus triste au moment de se rendre chez son père. Il découvre les merveilles de la ville. Il s’attache à son nouvel environnement en se l’appropriant. Il faut souligner aussi que le père de Ludo contribue à son bureau.
Même s’il n’est pas très présent dans l’histoire, il n’en demeure pas moins qu’il sera celui qui aura ouvert la porte vers l’imagination et l’empathie.
«Un ami lumineux» de Simon Boulerice et Marilyn Faucher, La courte échelle, 16,95 $.
L'avis
de la rédaction