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Crédit photo : Mathieu Pothier
Chaleur et groove: immersion dans la bulle de Paradis
«Bonsoir, allez Montréal!», a lancé Simon Mény, chanteur, arrangeur et aussi moitié gauche de Paradis, formé à la base de la moitié droite Pierre Rousseau qui, hier, rockait dans son coin la guitare électrique tout en déhanchements. Avec les premières notes d’«Instantané» qui se faisaient entendre progressivement, le ton était déjà donné et, visiblement, les quatre musiciens avaient envie de poursuivre le feu de joie que Le Couleur avait allumé quelques minutes auparavant.
Après un premier titre où les arrangements électroniques et la ligne rythmique de guitare ont suscité l’enchantement des spectateurs, comme la voix de Mény aux accents angéliques et suaves, la formation a poursuivi dans la même veine avec son succès «Recto Verso», qui prête également son titre à ce premier album encensé par la critique. Déjà, c’était l’aisance généralisée; les fans avaient les bras dans les airs, le parterre dansait librement, et c’était parti pour un peu plus d’une heure de plaisir.
Malgré une présence plutôt timide de Simon Mény et une voix que l’on peinait parfois à saisir les subtilités, l’absence de présentations officielles et de contacts pour se rapprocher de son public aura été au final le seul petit bémol que l’on peut leur reprocher, Le Couleur ayant si bien établi la synergie juste avant. Mais Paradis s’est donné corps et âme pour que la musique se fraie un chemin dans nos têtes et jusqu’à nos pores de peau, et c’est réussi.
Au final, si quelques ballades plus soft assouplissaient par moments un peu trop les moments climax où l’Astral adoptait une véritable allure de discothèque, on se remémore encore au lendemain la belle interprétation de «Semaine En Semaine» et surtout de la fort attendue et bien reçue «Toi et moi».
Charisme et glow sticks: Le Couleur et son feu de joie
En ouverture de soirée, c’est le quatuor montréalais Le Couleur qui s’est chargé de bien doser la charge d’électricité qui allait passer entre les créateurs et les spectateurs ce soir-là. La chanteuse Laurence Giroux-Do, en bon leader, n’a pas lésiné une seule seconde, invitant les curieux au parterre à s’approcher à l’avant pour le début du spectacle. Les gens ne se sont pas fait prier du tout, tout le monde s’avançant comme par hypnose. «Vous pouvez vous approcher plus près, on sent très très bon, et on est très fiers d’être présents pour ses FrancoFolies!», a-t-elle lancé, avant de lancer «Nunca Será», pièce inaugurale de leur album P.O.P.
À entendre ces claviers cosmiques, ses notes de basse sautillante et ces percussions dynamiques, on a tantôt l’impression d’avoir devant nous la progéniture de ces déjantés de Metronomy. Et, à l’instar de la formation du Britannique Joseph Mount, avec Le Couleur, sur scène, on sait déjà dans quelle spirale musicale on va s’embarquer. Par ailleurs, comment ne pas déjà se sentir sur un dance floor avec quatre musiciens qui portent, au bout d’une corde autour du cou, des glow sticks de couleur différente!
«On est quand même fiers! On a atteint les deux millions de views sur YouTube. On est millionnaires», nous a lancé en souriant la chanteuse, aux premières notes de la chanson «Femme», qui fait bonne figure sur leur EP Voyage Love de 2013. Et ce n’était pas là la seule bonne nouvelle qu’ils avaient à nous partager: leur récent bijou figure sur la longue liste Polaris pour la catégorie «Meilleur album canadien».
On retient donc, de cette soirée dansante, un souvenir aux contours nets de deux groupes dotés d’un excellent potentiel et d’une belle vibe qui promet de les suivre comme une ombre dans le futur.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Instantané
2. Recto Verso
3. Hémisphère
4. Miroir (Un)
5. Miroir (Deux)
6. Le Bal Des Oubliés
7. De Semaine En Semaine
8. Parfait Tirage / Forbidden Colours
9. Sur Une Chanson En Français
10. Mieux Que Tout
11. Toi Et Moi
12. Chacun Pour Soi
13. La Ballade De Jim
14. Garde Le Pour Toi