MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Benoit Rousseau
1. À quel moment la passion pour la musique est-elle entrée dans ta vie et, lorsque tu étais toute jeune, que rêvais-tu de faire dans la vie?
«Je pense que j’ai toujours eu une passion pour la musique. Je suis le bébé d’une famille de quatre enfants et de deux parents mélomanes. Il y en a toujours eu dans la maison, dans la voiture. Je chantais dans la chorale, j’ai appris la flûte traversière en 6e année. La musique m’a mise de bonne humeur 100000 fois et m’a fait pleurer aussi, mais c’est rare qu’elle me laisse indifférente. Je suis déjà sortie d’un magasin parce que la toune me tapait trop sur les nerfs, et non, je ne dirai pas qui était l’interprète. ;) Plus jeune, je voulais être animatrice-intervieweuse.»
2. Tu occupes aujourd’hui le poste de Chef des affaires du Québec à la SOCAN. Quand y as-tu fait ton entrée et quelles sont tes tâches principalement?
«J’étais éditrice et manager d’artiste avant de me joindre à l’équipe de direction de la SOCAN. Je connaissais assez bien l’organisation parce que j’ai été élue à son conseil d’administration en 2009, je connaissais bien la haute direction et je voyais que la vision me parlait. Je suis ainsi arrivée à la SOCAN en avril 2014, ça fera trois ans dans quelques jours. Mes responsabilités sont multiples, mais principalement, je suis la voix de la SOCAN au Québec et la voix du Québec à la SOCAN. J’assiste à toutes les réunions du conseil d’administration. J’essaie de faciliter les dossiers qui concernent le Québec dans toute sorte de forums, qu’ils soient internes à la SOCAN, dans l’écosystème québécois ou dans les affaires gouvernementales, et ce, à tous les paliers. Aussi, je suis très présente, au nom de la SOCAN, dans la Francophonie, surtout en France. J’ai notamment mis en place la Maison SOCAN, à Paris, qui est un joli appartement que l’on met à la disposition de nos membres auteurs et éditeurs.»
3. La présence de la SOCAN dans les évènements culturels, forums et rencontres entre gens de l’industrie est plutôt importante et ponctuelle. Quelle est votre mission générale dans le secteur de la musique au Québec et quelle expertise apportez-vous?
«Quand mon poste a été créé, l’idée de la direction était que la SOCAN prenne un virage plus «musique». Nous voulions faire partie du parcours, de la carrière, des projets de nos membres. Pour que cela se concrétise, nous avons mis en place de nouvelles ententes de commandites qui nous identifiaient mieux à nos actions. Nous avons aussi créé des postes d’A&R dont la fonction est d’être le lien entre les membres et la SOCAN avec un biais artistique et je fais partie de l’équipe de A&R. Je crois que mon travail d’entrepreneure en musique, ayant été éditrice et manager, me donne un côté terrain qui profite aux membres et à la SOCAN. J’ai des liens avec beaucoup de gens de l’écosystème (éditeurs, producteurs, diffuseurs, médias) depuis plus de 15 ans, tant au Canada qu’en France, et je mets tout ce réseau au service de la SOCAN et de ses membres.»
4. Depuis la fermeture des magasins HMV et la récente faillite de DEP Distribution, comment entrevois-tu le futur pour les auteurs-interprètes et les professionnels du milieu musical?
«La consommation de musique évolue, c’est vrai. À la SOCAN, nous voyons la musique canadienne voyager plus que jamais, et nous voyons ça comme un beau défi pour tous les artisans de la culture. Je crois que le talent québécois est tel que nos créations peuvent toucher plein de gens partout dans le monde, et les plateformes de diffusion offrent des occasions à tous de se faire entendre.»
5. Qu’est-ce qui te rend le plus fière dans ton quotidien au niveau professionnel?
«Plusieurs de nos membres nous disent qu’ils sont fiers d’être membres de la SOCAN parce qu’on est forward thinking, parce qu’on est présents sur le terrain, dynamiques et efficaces. J’aime beaucoup entendre ça; je crois qu’on a fait des efforts en ce sens, et qu’ils sont reconnus. Mais ce que j’aime le plus, je crois, c’est de mettre en lumière le travail des créateurs qui, autrement, sont dans l’ombre: les auteurs qui ne sont pas interprètes, les éditeurs – que les médias connaissent peu et dont ils ignorent le travail – et les compositeurs de musique à l’image qu’on ne nomme à peu près jamais, sauf lorsqu’ils ont déjà une carrière d’interprètes.»
«Reconnaître le talent de création et le faire rayonner, quel plaisir!»