Musique
Crédit photo : Les Francouvertes
Effectivement, les choses se corsent, puisque nous en sommes déjà au soir #7 des préliminaires des Francouvertes! Avec Vulvets, Lydia Képinski et Les Louanges en tête de liste, on se plaît à croire que ce trio pas piqué des vers peut être indélogeable, pour le moment du moins. Mais il ne faut pas sauter aux conclusions trop hâtivement, car on n’a pas encore vu ce que Dave Chose, Fred Labrie et Renard Blanc ont dans le ventre…
Voyons voir, à l’aube du dernier soir des affrontements sur la scène du Cabaret Lion d’Or, ce que les trois derniers participants ont pensé du matériel de leurs concurrents. Et c’est parti!
Séance no1: Dave Chose en séance de remue-méninges sur… « Reflet » de Renard Blanc
L’auteur-compositeur Dave Chose, de son vrai nom Dave Bilodeau, fait dans le folk-grunge simpliste mais quand même rassembleur. Sauf qu’on a souvent plus le goût de l’écouter lors de ces jours solitaires, car il est assez downer, le Dave. Malgré cette voix traînarde qui mâche ses mots, on se laisse facilement attendrir par ce timbre grave et doucereux à la fois qui suscite toujours de belles émotions. Musicalement, c’est un univers assez ouaté, mais les apparences sont souvent trompeuses, surtout lorsqu’on prend le temps d’écouter ses paroles un peu plus sales que le reste.
«D’entrée de jeu, y’a une couple d’années j’voulais me partir un band de fuzz-punk avec un bon ami à moi et on pensait appeler ça Renard. J’suis un peu triste de pas avoir été plus rapide. Ceci dit, la vibe est vraiment intéressante et trippante. Particulièrement les synth, en dessous dans le mix et qui ouvrent la toune, sont pas pire flyés, et c’est miam. Le groove et l’ensemble me rappellent le mood retrouvé dans Currents de Tame Impala. Y’a quelque chose d’angoissant et de “pas drôle” dans tout ça, et en même temps, ça goûte un peu les jujubes a’ec beaucoup d’colorant. Bref. Ça me semble être des trippeux qui trippent, ce qui me laisse penser que ce sera trippant dans la loge le 3 avril!»
Séance no2: Fred Labrie en séance de remue-méninges sur… « Idées de Chilling » de Dave Chose
Il y a réellement une belle hype qui fait plaisir à entendre au cœur de la musique de Fred Labrie. Une énergie dévorante, comme un espoir qui foudroie et qui réveille les esprits endormis. On se plaît à se laisser transporter et à embarquer dans ce manège toujours en mouvements. On aime particulièrement ce côté post-rock qui donne aux guitares un pouvoir de distraction immense au sein de son orchestration. Et le chant de Labrie, par moments parlé plus que chanté, donne une belle twist à l’enrobage.
«Un décor des plus pittoresques et une voix singulière qui nous accrochent dès le départ. Il y a une profondeur dans tout ça qui nous empêche de garder le focus sur une casquette des plus enlevantes et désinvoltes. On sent que l’équilibre des couleurs est professionnellement coordonné et, même si le rouge de la guitare aurait pu inciter à la violence, on est plutôt apaisés et aspirés dans cette pièce musicale touchante et planante. Harmoniquement et mélodiquement rafraîchissant, on aime le franc-parler sans filtre et la sincérité qui s’en dégagent. On imagine les animaux de la forêt l’encerclant en pâmoison devant le talent.»
Séance no3: Renard Blanc en séance de remue-méninges sur… « Ne cherche pas la lune (Montréal) » de Fred Labrie
D’un projet solo à un trio qui s’assume, Renard Blanc offre un rock space où l’on reconnaît une palette de styles éclectiques, allant d’un folk nouveau genre, ou encore d’un kautrock qui détonne, le tout teinté de fines textures électroniques qui agrémentent le tableau. Côté voix, ici ce n’est pas à s’y jeter par terre, mais on se prend à se laisser aller avec ces chants vaporeux qui se rejoignent et se chevauchent au rythme de guitares tout de même bien rythmées.
Vincent Lepage: «C’est moins spiralé que ce qu’on écoute d’habitude, mais ça possède son style. Personnellement, je suis moins dans cette scène-là».
Alexandre Crépeau: «On voit tout de suite que c’est un projet de paroles. Les arrangements sont autour de ça».
Julien Beaulieu: «C’est de la pop typique Québec. Les gens semblent aimer ça. La fin est intéressante et on ne s’y attend pas».