MusiqueEntrevues
Crédit photo : Josée Guérin
Franz revisite avec joie ses souvenirs associés au Café Campus, un endroit qu’il aimait fréquenter alors que lui et ses amis étaient étudiants.
«Cela me ramène à nos débuts, car lorsque nous étions jeunes, au cégep, on y allait souvent pour les mardis rétro, dans le temps où c’était situé à côté de l’Université de Montréal. On était une gang de tripeux, de punks, de hippies… On se pointait là pour faire le party jusqu’à la fermeture, à 3h30 du matin. (…) Il y avait de la bonne musique, un peu sixties, un peu seventies, un peu hippie, un peu rock n’ roll… On allait sur le plancher de danse et parfois on partait des trashes sur des tounes hippies. C’était super drôle et on avait ben du fun… C’est un souvenir de nos sources, de nos débuts, quand on a commencé le band, le fun qu’on avait avec les gars de GrimSkunk et tous nos amis de l’époque, les gens qui nous entouraient et nous encourageaient… Cela nous a beaucoup formés, influencés et affectés… Le trip de la musique rétro du mardi est rentré dans la musique du band, on pourrait dire ça de même! (…) Ce n’est pas tant un moment qu’un esprit qui régnait et qui nous a marqués. Une confrérie qui faisait chaud au cœur.»
Le groupe avait donc très envie de participer aux festivités du 50e anniversaire et est heureux d’y prendre part. Par ailleurs, le Café Campus est une coopérative et leur mode de gestion est différent des autres salles de spectacles. Nous avons demandé à Franz si cela a affecté le groupe. Il en est convaincu: «On a toujours aimé et respecté le fait que ce soit une coopérative, tout comme les Foufounes Électriques à l’époque… C’est un lieu de rencontres communautaires, collectives et surtout alternatives, et ce, depuis longtemps. Ce sont l’un des piliers de ce mouvement, de la communauté alternative à Montréal. (…) Cela me rappelle ce qui se faisait en Europe (Allemagne, Hollande, Scandinavie) dans les squats et les youth centers… Le Café Campus est la version nord-américaine de ce genre d’endroit.»
Ce genre de façon de faire, à la DIY (Do It Yourself), correspond à la mentalité et aux valeurs de GrimSkunk.
Il reconnait que le Campus a joué un rôle dans l’industrie de la musique au Québec, que ce genre de salle (qui peut contenir 500 places, et ce, à prix abordable) a permis à bien des groupes de se faire connaître. Il estime que l’apport du Café Campus a été déterminant pour la musique francophone, permettant à plusieurs générations d’artistes de se faire une place.
Un successeur à Set Fire!
Bien que le groupe soit en tournée présentement, il s’affaire à terminer le nouvel album. La majorité des chansons sont écrites et il ne reste qu’à y ajouter «les touches, les vibes et les feelings». Il reconnaît qu’auparavant, les albums s’enregistraient beaucoup plus rapidement, mais que maintenant, cela prend davantage de temps, car tous les membres sont très occupés, que ce soit avec les groupes en parallèle ou encore avec la gestion d’Indica.
Par ailleurs, GrimSkunk a demandé à leur premier batteur, Alain Vadeboncœur, de contribuer à l’écriture de ce nouvel opus. Bien qu’il ne fasse plus de tournée avec la formation, il participe à l’occasion aux enregistrements. Les gars sont heureux de le retrouver, car il n’avait pas participé aux deux derniers disques et ils s’ennuyaient de son énergie. Franz espère pouvoir enregistrer la nouvelle offrande d’ici la fin de l’automne. Le lancement devrait avoir lieu, au plus tard, au début de 2018.
Et quelle sera la direction de ce nouvel album?
«Avec GrimSkunk, il n’y a jamais une direction, c’est plutôt comme le signe du chaos, avec huit flèches qui vont dans tous les sens! C’est un peu ça, l’esprit du band: un atome qui explose dans l’univers. Je peux dire qu’il y aura plusieurs chansons ‘’de rentre-dedans’’, hardcore, qui déménagent et qui démolissent la bêtise humaine actuelle.» Cela inclut des titres qui parleront de «gens affreusement dangereux qui ont pris le pouvoir au cours des derniers mois.» Il y aura également des morceaux plus mystiques, voire planants, et d’autres, très rock. Il promet que certaines paroles «vont faire mal, vont faire TRÈS mal» car GrimSkunk est un groupe punk après tout!
GrimSkunk sur scène
Le chanteur et guitariste invite les gens à venir les voir au Café Campus et «à sortir de leur corps et sortir de leur âme avec nous, à travers de la musique». La formation offrira des chansons qui couvrent les différentes époques de leur carrière, aura des invités sur scène et a l’intention de «faire exploser le plafond» lors de leur concert qui aura lieu le 30 mars.