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Crédit photo : Isabelle Lareau
Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter est le dernier long jeu d’Antoine Corriveau, sorti le 21 octobre dernier, sous le label Coyote. L’opus transcende et mélange de lourdes harmonies affirmées à des mots transportant des messages d’une profondeur qui n’est plus à prouver. L’autre soir, l’auteur-compositeur-interprète à fait honneur à sa dernière création et nous a livré une performance toute en authenticité.
C’est devant une foule abondante, debout et coude à coude qu’il s’est livré avec ses textes empreints d’une force rappelant quelquefois un Jean Leloup d’autrefois. Plongé dans l’obscurité jusqu’à la fin, le public a pu être transporté avec lui là où il voulait l’amener. Il a d’ailleurs ouvert son spectacle avec la pièce «Rendez-vous», qui s’est particulièrement démarquée sur les différentes plateformes de diffusion musicales.
D’une authenticité impeccable, il nous a permis de connaître quelques anecdotes croustillantes telles que la situation de son fameux chapeau au look de la fête des morts mexicaine, ainsi que l’histoire d’une mauvaise amygdalite qui l’a empêché de terminer l’une de ses compositions devant le grand Gilles Vigneault. C’est d’ailleurs au son de ses sifflements qu’il a continué la soirée avec ladite pièce, intitulé «Juste un peu». Il faut dire au passage que le son a été la bête noire de cette soirée. Décevant, il arrivait parfois que le violon de sa musicienne s’étouffât au détriment de la guitare.
Au rythme de la soirée et surtout à celui du public qui se balançait nonchalamment sur la chaleur des accords joués, Antoine Corriveau nous a surpris en invitant sur la scène l’auteur-compositrice-interprète Fanny Bloom à l’accompagner pour pousser quelques notes. D’une douceur emplie de passion et surtout d’amitié, leur complicité n’avait d’égal que leur talent. C’était définitivement un moment fort de la soirée, illuminé par un faisceau de lumière rappelant la projection d’un film sur bobine.
La finale est arrivée d’une façon aussi impeccable que le commencement. Antoine Corriveau nous a donné un solo bien pesé et s’est même permis d’inviter à nouveau Bloom à venir interpréter une composition particulière qu’il avait écrite. À l’image d’une histoire obscure, il nous a conté ses dernières créations et a certainement permis au public de le découvrir plus en profondeur.
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de la rédaction