Le groupe mythique The Legendary Pink Dots à la Sala Rossa de Montréal – Bible urbaine

SortiesConcerts

Le groupe mythique The Legendary Pink Dots à la Sala Rossa de Montréal

Le groupe mythique The Legendary Pink Dots à la Sala Rossa de Montréal

Étrange ambiance

Publié le 29 septembre 2016 par Marie-Eve Linck

Crédit photo : www.facebook.com/legendarypinkdots

C’est installé bien tranquille sur des chaises, dans une Sala Rossa où l’air conditionné marchait à fond alors qu’il faisait plutôt froid dehors, que le public présent attendait, emmitouflé, la venue du groupe mythique The Legendary Pink Dots. Une ambiance étrange pour un show pas comme les autres. Malgré leur âge assez avancé, les musiciens de la formation ont toujours l’air de triper autant à faire de la musique. Ça rassure: il y a de l'espoir après 60 ans.

En première partie, on a eu droit à la prestation d’Orbit Service, projet de l’artiste Randall Frazier, qui sort rarement ces dernières années de son Colorado, mais qui nous a fait l’honneur de sa présence hier, alors qu’il accompagne The Legendary Pink Dots dans leur tournée nord-américaine.

Frazier compose souvent avec la collaboration d’autres musiciens, même si en spectacle il se retrouve fréquemment seul. Sa musique électro, sombre et planante, qu’il qualifie de downtempo psychedelia, plonge le spectateur dans un trip auditif et, honnêtement, on aurait pu se fermer les yeux et c’eut été parfait. Le visuel importait peu: voir un gars tout seul assis par terre avec sa machine n’est pas des plus excitants.

Certains des spectacles d’Orbit Service sont agrémentés de projections, mais pas celui-ci. La voix de Frazier était correcte, pas extraordinaire, la plupart du temps enrobée d’effets, mais elle convenait bien à la texture musicale proposée. Peut-être serait-ce plus une musique à écouter chez soi, un soir de novembre pluvieux… L’auditoire a semblé apprécier, portant une oreille attentive tout au long de la prestation et à la fin, les applaudissements étaient chaleureux et bien sentis.

Puis, ç’a été au tour des Legendary Pink Dots de s’approprier la Sala Rossa. Sont arrivés sur scène les trois musiciens de la formation, trois hommes proches du bel âge; le chanteur, Edward Ka-Spel, par sa tenue, me faisant penser un peu à ma grand-mère, si elle avait été une weirdo… Foulard léger, long cardigan et lunettes teintées. Ce dernier, très théâtral dans son interprétation des différents morceaux, a bien commencé la soirée avec D-Train.

Déjà, le claviériste Phil Knight avait l’air de vraiment triper avec ses claviers et autres bidules électro, y allant même de quelques gestes suivant le rythme. Une mention au fait que c’était une première de voir un musicien ayant besoin de ses lunettes de presbytie pour pouvoir s’exécuter! Le guitariste Erik Drost se faisait plus discret à l’arrière-scène.

Actif depuis le tout début des années 80, le groupe d’expérience a plus de 30 albums studio, sans compter la cinquantaine de live. Musicalement, il nous a montré que ses compositions passaient le test du temps (ce qui n’est pas toujours évident en matière de musique électro) et qu’il pouvait encore offrir des morceaux pertinents, comme ceux de leur récent album Pages of Aquarius, sorti plus tôt cette année. Le chanteur s’est aussi permis quelques interventions entre les chansons, entre autres pour narguer Montréal et ses nombreux chantiers routiers. Ça commence à être gênant pour la ville.

Une bonne poignée de fidèles suivent les Dots depuis leurs débuts et certains semblaient être présents à Montréal. Les spectateurs, enthousiastes et parfois bizarres, étaient tranquillement assis sur des chaises qui remplissaient la salle, sauf un gars qui s’était peut-être perdu et dansait comme s’il était aux tams-tams, seul parmi les chaises…

The Legendary Pink Dots nous a donné une performance envoûtante, parfois plus près du théâtre d’avant-garde que du spectacle musical, y allant, vers la fin, de certaines chansons plus déclamées que chantées à proprement dit, aux textes plus sociaux et faisant ressortir l’attitude anticonformiste du groupe.

On attend déjà leur 33e album (!) pour les revoir en performance.

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début