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Crédit photo : Antoine Saito
Pour fêter ses 40 ans, l’équipe du Parc olympique s’est payé une soirée tout feu, tout flamme. Elle est revenue quarante ans en arrière et a raconté la belle histoire des Jeux olympiques de Montréal à un public conquis d’avance.
Cependant, l’exercice avait plutôt les apparences d’une bonne vieille rencontre familiale. On était tous assis à regarder défiler des images d’archives en faisant des «oh» et des «ah», on regardait les prouesses des jeunes prodiges présents sur la scène, et on était fier de ce que l’on voyait. En fait, tout était au rendez-vous pour créer un évènement magistral: un orchestre, des gymnastes, des projections géantes, etc. L’exercice était épique, mais il y avait un je-ne-sais-quoi de trop promotionnel en arrière de tout cela. Surtout à la fin de la soirée lorsqu’une vidéo relatait le caractère pluridisciplinaire du Stade olympique avec, comme message final: «Qui dit qu’il ne se passe rien au Stade?»…
Souvenirs, réconciliation et avenir: les thèmes de la soirée
De ces trois thèmes, les souvenirs s’imposaient dans la soirée. D’ailleurs, d’anciens athlètes olympiques se sont partagé le micro afin de relater leur expérience sportive à Montréal ou ailleurs. C’était pertinent et bien entendu d’actualité avec les Jeux olympiques de Rio! Aussi, différents numéros de gymnastique et de trampoline ont égayé les interprétations de l’OSM tout au long du concert. Puis, à la fin, de jeunes enfants sont montés, main dans la main, avec les anciens Olympiens afin de démontrer l’espoir et le futur. Quant à la réconciliation, l’autre thème de la soirée, il n’était pas très présent.
Une interprétation musicale passable
La programmation musicale n’avait rien d’enlevante, même si les œuvres ont certainement été choisies pour leur caractère grandiose et magistral. Du Wagner, du Debussy et, comme pièce maîtresse, certains extraits (en désordre) de Les planètes op. 32 de Gustav Holst. Sur le plan de l’interprétation, les marcatos étaient bien appuyés chez les vents et les percussions dans le mouvement VI. Uranus. Malgré certains problèmes de justesse dans l’orchestre, le mouvement Jupiter était le plus réussi.
Ensuite, le Die Walküre de Wagner a permis de mettre de l’avant le son brillant des cors et des trompettes, qui n’avaient pas été très justes depuis le début de la soirée. Le Debussy s’est avéré un drôle de choix pour le rappel, notamment pour la chute de l’extrait choisi: trop calme et trop lent. En fait, heureusement que La Danse du Sabre de Khatchatourian est venue réveiller le public! Finalement, tout au long du concert, la section de cordes était presque inaudible. C’était sans doute un problème de balance de sons.
Après autant de souvenirs olympiques, autant de fierté envers les athlètes canadiens et montréalais, autant de patriotisme, il était certes paradoxal de ne pas avoir entendu une œuvre canadienne. Les organisateurs auraient dû programmer au minimum une œuvre du répertoire existant (par exemple: Gougeon, Champagne, Vivier, Brott, etc.), ou encore commander une pièce à un jeune compositeur de la relève.
L'événement en photos
Par Antoine Saito
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Copland, Fanfare for the Common Man
2. Holst, Les planètes, op. 32 (extraits)
3. Wagner, Die Walküre (extrait)
4. Moussorgski, Tableaux d’une exposition (orch. M. Ravel, extrait)
5. Moussorgski, La grande porte de Kiev
Rappel
6. Debussy, Nocturnes (extrait)
7. Khatchatourian, La danse du sabr