Children of Bodom et Havok au Théâtre Corona Virgin Mobile

Par ailleurs, il n’y a pas que le groupe death metal finlandais qui semble apprécier Montréal; le sentiment est clairement réciproque. Après une première partie assurée avec brio par le quatuor Havok, le quintette a mis les pieds sur une scène baignée de lumières rouges, au grand ravissement des spectateurs, qui les acclamaient. En effet, le groupe était fort attendu et plusieurs admirateurs arboraient un chandail à l’effigie de COBHC.

La formation black metal est reconnue pour être particulièrement mélodique et très percutante. Il faut souligner que les guitaristes alternent avec virtuosité entre les jeux plus pointus, voire incisifs, et les moments beaucoup plus symphoniques. Mais l’aspect orchestral s’explique, en grande partie, par la contribution du claviériste Janne Wirman. Logistique oblige, ce dernier ne pouvait se déplacer sur la scène comme l’ont fait les deux guitaristes et le bassiste, ce qui ne l’a pas empêché d’être expressif et d’échanger des regards complices avec les headbangers amassés sur le parterre.

Cependant, la voix d’Alex Laiho trahissait quelques signes de fatigue. Ceci étant dit, cela n’a aucunement affecté la soirée et précisons que le «circle pit» était dément; certains spectateurs ont surfé sur la foule, ce que la sécurité a tenté d’éradiquer tant bien que mal.

Henkka Seppälä, le bassiste de la formation, a pris quelques minutes pour s’adresser au public dans un français impeccable. Il a expliqué que COBHC et Havok viennent de compléter une série de concerts avec Megadeth et que les deux formations se devaient de jouer à Montréal. Il a aussi mentionné qu’il aime ce genre de concert (dans une salle plus petite), car cela est beaucoup plus «personnel et intense».

Bien qu’il soit difficile d’affirmer quelles sont les chansons qui ont enchanté le plus les admirateurs, car l’ambiance et l’énergie du public sont demeurées constantes, sans aucune accalmie, il y a eu quelques moments de béatitude quasi parfaite. Nous pouvions sentir que le public ressentait une joie plus vive lors des extraits «Everytime I Die», «I Worship Chaos», «Angels Don’t Kill» et «Lake Bodom».

Néanmoins, Children Of Bodom a joué trois chansons de leur nouvel album, dont la chanson éponyme «I Worship Chaos». En fait, ils ont interprété des pièces de tous leurs disques, à l’exception de Relentless Reckless Forever et Halo of Blood. Les Finlandais ont conclu en force ce concert qui, malheureusement, était un peu court (70 minutes) avec une finale incroyable; ils ont offert «Lake Bodom» et «Downfall» en guise de rappel; le public était comblé.

Havok

Les musiciens de Denver étaient visiblement en forme et ont joué avec beaucoup d’énergie et de présence. Offrant une musique thrash metal sur un ton accéléré, Havok a rempli avec fougue sa mission, c’est-à-dire amorcer les festivités. Ils ont proclamé leur amour pour la ville et ont remercié le public à grands coups de «merci beaucoup». Le chanteur David Sanchez était particulièrement volubile, allant même jusqu’à être un tantinet moralisateur en affirmant qu’il ne faut pas se prendre trop au sérieux, que c’est notre attitude qui nous définit dans la vie et que l’on devrait tous être plus gentils les uns envers les autres!

Havok a interprété dix chansons (aucune pièce de leur premier album cependant). Ils furent rapides, agressifs et puissants. La voix du chanteur avait ses limites, mais la conviction avec laquelle il a chanté compensait largement. Les jeux de guitares étaient lacérés, mais c’est le batteur Pete Webber qui a impressionné; il a joué avec toute la pesanteur et la vitesse d’un marteau piqueur. Les titres «No Amnesty», «Time Is Up», «D.O.A.» et «Give Me Liberty… or Give Me Death» ont vraiment allumé la foule, qui a formé un circle pit redoutable.

Bien que les spectateurs étaient davantage présents pour entendre Children Of Bodom, ils ont réellement apprécié l’heure passée en compagnie d’Havok.