Théâtre
Crédit photo : Natacha Thaon Santini et Frederik Giguere
Dans le cadre de cette résidence, celui qui avait déjà mis en scène une relecture des textes de Claude Gauvreau et Réjean Ducharme s’est d’abord lancé, avec la pièce Koala, dans la description de l’univers très intime de cinq personnages dominés par leur dépendance affective. La pièce, qui fut présentée sur la scène Jean-Claude Germain en octobre passé, fut la première expérience où Boutin s’est retrouvé seul aux rênes de la création, tant sur le plan de l’écriture que de la mise en scène.
L’auteur admet s’y être laissé guider par son propre sentiment d’indécision, qui a aiguillonné son élan créateur, depuis son entrée à l’École nationale, à l’âge de 19 ans. Cette hantise a continué à le talonner jusqu’au moment de présenter Koala aux acteurs, d’abord sous la forme d’une trentaine de pages de consignes et d’actions. Puis à travers le travail de scène, référant à un bestiaire et une animalité captive de ses propres désirs, les acteurs finirent par faire jaillir les dialogues.
Après avoir ainsi mis sur scène ce doute et cette peur qui paralysent, Félix Antoine Boutin revient avec la création et la mise en scène d’une nouvelle allégorie, inspirée, celle-là, d’un conte indochinois, évoquant le détachement de ceux qui doivent renoncer à tout, même à la vie, pour constater ce qui demeure, au terme de leur existence. Ainsi, pour habiter l’éternité, les êtres de la fable de Boutin doivent se réincarner, mettant à l’épreuve à chaque reprise le sens qu’ils donnent au sacré. Et cette quête se poursuit dans notre monde contemporain à travers les faits et gestes des acteurs François Bernier, Lise Castongay, Marcel Pomelo et Sébastien René ainsi que de deux survivantes de l’univers de Koala, Marie-Line Archambault et Juliane Desrosiers Lavoie.
Tout en continuant cette démarche en terre québécoise, Boutin approfondit sa réflexion créatrice par une résidence de recherche à L’L de Bruxelles, depuis mars 2015. Ce jeune créateur en ébullition n’a donc pas fini d’entraîner ses bestiaires fantastiques sur des pistes nouvelles.
La pièce «Un animal (mort)» sera présentée au Théâtre d’aujourd’hui du 8 au 26 mars 2016.
L'événement en photos
Par Natacha Thaon Santini et Frederik Giguere