5 nouveaux talents horrifiques à surveiller de près

1. Les membres de RKSS (François Simard, Anouk et Yoann-Karl Whissell)

L’humour décalé, les têtes qui explosent, le gore et le rétro kitsch, ça te parle tout ça? À moins d’avoir passé les six derniers mois en dessous d’une roche, il est probable que tu connaisses déjà l’existence de Turbo Kid, film québécois toujours présenté aux quatre coins du monde au moment où on se jase. Y’a de quoi être fier, les amis!

On ne sait pas encore précisément ce que cette joyeuse bande de malades nous concocte au deuxième service, mais en se basant sur ce long-métrage et leurs courts-métrages d’antan (Bagman, Demonitron, T is for Turbo), on ne peut faire autrement que de s’énerver le poil des jambes et prendre en note dans un calepin, en lettres bien grasses, le sigle RKSS.

Ah, et puis tant qu’à y être: ajoutez-y le nom de Jason Eisener (réalisateur d’Hobo With a Shotgun), un cousin cosmique de nos valeureux Québécois, qui a travaillé à titre de producteur sur Turbo Kid.

2. Ana Lily Amirpour

Les tripes et les gallons de ketchup, ça t’écœure? Tu préfères ça plus propre et subtil? Ana Lily a quelque chose pour toi. A Girl Walks Home Alone at Night, son premier opus, est plutôt unique en son genre. Décrit comme le premier «western vampirique iranien» puis caractérisé par une esthétique et une vibe pas mal chouette qui aurait pu être celle de Jim Jarmusch s’il avait réalisé Only Lovers Left Alive dans les années 1980, AGWHAaN saura certainement plaire à l’amateur de fantastique planant qui sommeille en toi.

À surveiller cette année, The Bad Batch, le prochain film d’Amirpour, mettant cette fois en vedette Keanu Reeves. On pourra y suivre les tribulations romantiques d’une bande de survivants dans un univers post-apocalyptique. Twist: les rescapés en question consomment fréquemment de la viande humaine. Triangles amoureux assassins à prévoir!

3. Le duo composé de Justin Benson et Aaron Moorhead

Parlant de retournements de situation et de mélange des genres, voici deux bonshommes qui devraient étancher ta soif d’originalité. Leur premier long-métrage, Resolution, représente un bel exemple de métahorreur où le protagoniste sera confronté à une entité maléfique manipulant les évènements autour de lui… Un synopsis rappelant l’excellent The Cabin in the Woods.

Le duo a ensuite pondu Spring, une romance à l’eau de rose quelque peu pimentée par l’introduction d’un monstre vorace pourvu de tentacules! Une bonne alternative à 50 Shades of Grey.

À venir, Beasts, nouvelle offrande portant cette fois sur la vie d’Aleister Crowley, personnage fascinant qui était à la fois poète, romancier et adepte des sciences occultes. Un biopic à la sauce weirdo qu’on attend de pied ferme!

4. Adam Wingard

Tu es de nature plus conventionnelle? Le flafla et les pirouettes scénaristiques ne t’émeuvent pas? Wingard est peut-être ton homme! Ses débuts laissent à désirer et je ne pourrais les recommander, mais il affiche depuis 2012 une ascension extraordinaire en terme de qualité qu’il serait absurde d’ignorer.

Travaillant à partir d’idées simples (une invasion de domicile avec You’re Next; l’incrustation chez une famille d’un «ami qui vous veut du bien» avec The Guest), Wingard insuffle à ses projets une énergie contagieuse, et plus important encore, divertissante à souhait!

Bientôt disponible, The Woods, racontant les aventures de campeurs perdus dans les bois, devrait également faire honneur au talent du jeune homme, malgré une amorce des plus banale. Suivront une adaptation du célèbre manga Death Note, sans oublier un remake du superbe film coréen I Saw the Devil. Les remakes, c’est mal, mais laissons la chance au coureur!

5. Le duo composé d’Aharon Keshales et Navot Papushado

Pour finir, tu as l’esprit tordu? Les blagues de bébé mort, ça te fait rire? L’humour noir (comme ton âme) de ces deux cinéastes israéliens viendra toucher chez toi une corde sensible à coup sûr!

Leur truc à eux, c’est de faire se chevaucher des situations dramatiquement lourdes à un esprit cabotin manquant totalement de sérieux. Rabies et plus particulièrement Big Bad Wolves en rendront ainsi plus d’un mal à l’aise, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose! On pourrait d’ailleurs comparer Big Bad Wolves au film Prisoners de Denis Villeneuve, en y ajoutant un soupçon de Hostel… et un Hugh Jackman qui ferait des blagues douteuses.

On ne sait pas encore quelle sera la prochaine offensive en provenance de Keshales et Papushado, mais la pression pèsera fort sur leurs épaules! En effet, grosse déclaration de la part de Tarantino à propos de BBW: «Best film of the year!». Le monsieur a parlé…

Bon cinéma!