Sorties
Crédit photo : www.facebook.com/Josepharthurpage
Depuis 2002 et son départ de Real World, Joseph Arthur a laissé de côté l’arsenal technologique que lui fournissait un tel label pour se concentrer sur sa musique, gagnant en authenticité et en simplicité. Sans pour autant perdre le génie créatif de l’impressionnant Come to Where I’m From (2000) ou de l’envoûtant Redemption’s Son (2002), l’artiste a poursuivi ses tribulations à travers le no-man’s land de l’Amérique du Midwest.
Sans être un artiste de world music, Joseph Arthur s’efforce de remonter aux sources de la musique traditionnelle américaine, produisant un folk-blues audacieux évoquant de temps à autre tant Tom Waits, Neil Young (surtout), mais aussi Elliot Smith, par ses ballades belles et douloureuses. L’industrie a voulu le transformer aux prémices de sa carrière, mais Arthur ne sera jamais Jeff Buckley ou Ben Harper, et la création de son propre label Lonely Astronaut Records(2006) pour échapper à cette emprise lui va depuis comme un gant, lui qui continue de composer une musique nostalgique et naïve dans la pure tradition américaine.
En 2010, on l’avait d’ailleurs retrouvé accompagné de Ben Harper et du fils de Georges Harrison, Dhani, dans Fistful of Mercy, un projet en commun qui restera sans suite, non sans avoir laissé un bel album avec As I Call You Down. Quelques albums plus tard, c’est après le décès de Lou Reed, en 2013, que Joseph Arthur réalise l’un de ses plus beaux coups d’éclat, réussissant à réunir au sein d’un album Lou (2014) douze reprises admirables du génie new-yorkais.
Pour ce passage en terres montréalaises, l’artiste, originaire de l’Ohio, devrait nous faire revivre ce Lou Reed regretté, mais aussi nous transporter aux contrées d’une musique intimement violente, efficace et non dénuée d’authenticité au son de ses compositions.