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Crédit photo : Roadkill Superstar
Les films de RKSS sont toujours fort sanglants, hyper dynamiques, très drôles et pleins de références culturelles amusantes. L’équipe connaît ses classiques, et ils ont rendu hommage à pas mal de genres au fil des ans.
Les trois membres du collectif (Anouk Whissell, Yoann-Karl Whissell et François Simard) étaient sur place, et François a cru bon préciser, lors d’une intervention au micro, qu’il était saoul, baissant ensuite ses jeans pour prouver son point.
Je suis resté au balcon avec ma blonde pour la majeure partie de la projection, pris derrière un gars relativement corpulent qui me bloquait partiellement la vue. J’ai été surpris de voir le nombre de tables occupées par des personnes seules; il y a même un dude qui lisait un roman de Patrick Sénécal pendant les intermissions, en buvant une bouteille de vin bien peinard.
Nous avons profité du spécial sur la Boréale et ensuite alterné les gin tonic et les vodka soda, qui étrangement changeaient de prix à chaque nouveau passage au bar.
Il faut dire que le cinéma québécois en général manque un peu de folie. Tout comme sa littérature, il met souvent en scène des personnages tourmentés, en vedette dans des drames psychologiques amers, et si on est chanceux, un humour absurde et tranquille. Les films de RKSS sont à douze mille kilomètres de cette tendance, exhibant une hystérie bon enfant, un humour décalé, et un effet «coup de poing dans la face» qui est une combinaison de rythme, d’idées novatrices et d’indéniables skills de montage.
On a pu voir, entre autres, des publicités du Vidéo Beaubien avec notre ami le Bagman (d’ailleurs un personnage fétiche du collectif), des fausses bande-annonces aussi jouissives qu’hilarantes comme Kalashnipot, Jésus Superflic ou les trois incroyables volets de Ninja Eliminator, et un hommage décalé et psychotronique à Lucio Fulci, Demonitron: The Sixth Dimension.
Ce qui est fou, c’est que les trois talentueux membres du collectif délèguent rarement et sont des «touche à tout»; ils écrivent, filment, montent, s’occupent des effets spéciaux, et jouent dans leurs films. Je dois ici décerner une mention spéciale à Yoann-Karl Whissell, qui a une tronche incroyable et unique, et dont les cabotinages font plaisir à voir.
Ses interventions au micro insistaient sur le fait qu’il avait pris du poids au fil des ans, mais c’est la prospérité et le bonheur qui font ça, et j’imagine que le fait de réaliser ses rêves, aussi tordus soient-ils, n’est pas étranger à ce phénomène.
L’enthousiaste trio nous a ensuite présenté son long métrage Turbo Kid, une surprise post-apocalyptique globale qui a remporté un succès monstre, mais c’est une toute autre histoire, qui est loin d’être terminée, et que nous surveillons d’un œil attentif et approbateur.
Le Festival SPASM se poursuit jusqu’au 31 octobre et la programmation complète se trouve ici.
L'avis
de la rédaction