«Épouvantails», un deuxième album pour Les Revenants – Bible urbaine

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«Épouvantails», un deuxième album pour Les Revenants

«Épouvantails», un deuxième album pour Les Revenants

Des mélodies exploratrices en quête de grands espaces

Publié le 26 octobre 2015 par Catherine Martellini

Crédit photo : https://revenants.bandcamp.com/album/pouvantails

Plus de trois ans après la sortie de son premier album country-rock qui lui a valu une nomination à l’ADISQ, le groupe montréalais Les Revenants a pris son temps pour produire sa deuxième œuvre, où les rythmes énergiques cèdent le pas à de longues pièces exploratoires, qui feront certes leur chemin pour se classer parmi les must have d’un roadtrip digne de ce nom.

C’est le 9 octobre dernier que la troupe du guitariste et chanteur Jimmy Beaudoin a lancé officiellement Épouvantails, leur deuxième opus, qui foisonne encore de 14 titres et qui tire toujours ses racines dans la musique americana, mais avec cette fois une très forte tendance rock des années 1970.

D’emblée, le quatuor, pour qui la tradition revêt une importance particulière, fait preuve de continuité avec sa première pièce «L’épiphanie», la suite logique de la dernière du précédent album Vers l’épiphanie. La pièce «Ils t’appelleront par ton nom» est un autre clin d’œil à la chanson «Puisque tu m’appelles par mon nom» de 2011.

Si on retrouve encore bon nombre de mélodies très country qui donnent envie de rouler des épaules et de dodeliner de la tête comme «Chercher quelque chose» et «Reel du pont couvert», les musiciens ont laissé une immense place à la réverbération, aux variations langoureuses et aux longues notes planantes. Ces ingrédients mis ensemble, inutile d’ajouter des paroles pour vivre une expérience. Et c’est d’ailleurs ce qu’accomplissent parfaitement les pièces «Pour Mr. l’Indien», d’une durée de près de sept minutes, et «Trois pins», qu’on ne se lasse pas d’écouter en boucle, les yeux rivés sur la route.

Nul besoin de voyager pour avoir l’impression de voir le paysage défiler grâce aux multiples fragments musicaux de ces chansons psychédéliques. Notre imagination peut faire tout le travail et nous catapulter dans un film western à la Django Unchained.

Le jeu des voix est beaucoup plus mélodieux et peut à l’occasion rappeler celui de Paul Simon et Arthur Garfunkel, comme dans «Lampe à l’huile» et «La maison d’amour feu», toutes deux empreintes d’une mélancolie romantique.

Peut-être en raison de l’écho et des sonorités complexes, on peine parfois à saisir les textes. On réussit à en attraper quelques bribes au passage lorsque notre esprit n’est pas carrément perdu dans les riffs épiques.

Épouvantails est assurément un album qui laisse place au décor. Et bonne nouvelle pour nous, le Québec comprend de vastes étendues à traverser avec à bord ce parfait copilote.

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