«Les femmes comme des montagnes» de Philémon Cimon – Bible urbaine

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«Les femmes comme des montagnes» de Philémon Cimon

«Les femmes comme des montagnes» de Philémon Cimon

Philémon, en mieux

Publié le 14 octobre 2015 par Solveig McClure-Poirier

Crédit photo : Audiogram et LePigeon

Le 8 septembre dernier, Philémon Cimon lançait un troisième album en carrière, Les femmes comme des montagnes. Enregistré à la Havane comme son plus récent opus L'été, c’est cette fois à Philippe Brault qu’il s’est joint pour réaliser cet album plus entraînant que ses deux premiers, mais toujours avec cette poésie qu’on lui connaît.

À mi-chemin entre une plume sensible que l’on retrouve sur ses deux premiers albums, et un désir flagrant «d’aller ailleurs», c’est là que se situe parfaitement Les femmes comme des montagnes, son album le plus réussi en carrière.

Son écoute s’installe comme une suite de tableaux imagés, une poésie qui porte sur le thème des filles, du désir et de l’amour, bien sûr, mais également de l’échec, de la perte, de l’infidélité ou, plutôt, des pulsions qui, parfois, s’y rattachent.

«Je t’ai jeté un sort», qui lance l’album, nous plonge dans une ambiance enivrante, une pop joyeuse où les cuivres nous incitent à bouger. S’enchaîne alors «Démon crié», une pièce qui traite des désirs interdits: «J’n’ai plus envie de t’aimer, mais tu m’arraches à ce que je devrais faire pour ne plus être à bras, bras le corps»; un exercice sensible et réussi.

Il demeure que se faufilent, entre ses pistes plus enjouées, des chansons plus nostalgiques et douces telles que «Comme une fontaine», réalisée dans un style qui réussit toujours aussi bien à Philémon Cimon, qui a toutefois acquis une grande maturité dans son écriture.

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«Vielle blonde», une piste que l’on imagine traiter d’une ancienne copine, sur laquelle on peut entendre «J’ai pas pu sortir du char ma vieille blonde, je pense à toi enceinte de lui ma vieille blonde, j’ai cherché par la fenêtre arrière», amène un rythme intéressant avec les tonalités aiguës propres à Philémon.

On retrouve toujours cette voix qui lui est particulière, à l’exception cette fois qu’elle est moins présente, voire mieux contrôlée. Ceux qui reprochaient à l’auteur-compositeur-interprète un excès de voix «hautes perchées» lui découvriront désormais un style plus diversifié qui plaira beaucoup.

En somme, Les femmes comme des montagnes nous donne tantôt l’envie de fermer les yeux et de nous laisser bercer par cette singulière voix mélangée à de touchantes images, tantôt le désir de valser sur les rythmes entraînants de quelques pistes. Là se situe toute la richesse de l’album, dans ce mélange de thèmes et de sonorités qui, ensemble, créent un moment parfait.

Si on dit d’un troisième album qu’il offre la liberté d’aller exactement là où on le désire, on ne s’inquiète pas de l’avenir musical de Philémon Cimon.

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