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Crédit photo : Mathieu Pothier
Et il faut avouer que la mythique salle de la rue Bleury se prêtait parfaitement aux ambitions de l’auteure-compositrice-interprète, elle qui s’est offert une chic soirée en bonne compagnie, aux côtés de ses complices Dominic Lalonde (guitare, basse) et Francis Ledoux (batterie), ainsi que de l’invité spécial Clément Leduc (claviers et arrangements sonores), créateur de la formation Hologramme.
Mais avant que tout ce beau monde foule la scène étroite du Gesù, c’est Emilie qui a fait les premiers pas, longeant seule l’arrière-scène le plus silencieusement possible, avant de prendre place tout près d’Ogden, sa harpe, à côté de laquelle se tenait une cage d’oiseau posée sur un tabouret, où l’on pouvait apercevoir une ampoule suspendue à l’intérieur.
Le concert a débuté avec la très courte «Nothing New», Emilie Kahn pinçant frénétiquement les cordes de son fidèle instrument, dans une mise en bouche remplie de promesses. Tranquillement, et tout juste avant «Babel», ses deux musiciens ont pris position chacun d’un côté de l’artiste, enjolivant la prochaine chanson qui s’est dégustée savoureusement.
«Bonsoir. Ça va?», a-t-elle lancé simplement, s’adressant pour la première fois à son public, avec ce sourire à la fois craquant et espiègle qui fait tout son charme. Puis, passant à l’anglais, Emilie Kahn a vitement présenté son premier album studio sorti le jour même, sous Secret City, annonçant par le fait même la prochaine chanson éponyme, «Ten Thousand».
Il y avait d’autres invités spéciaux prévus hier soir, Kahn annonçant l’arrivée du quatuor à cordes constitué de Marianne Houle (violoncelle), Julie Boivin (l’alto), Ingrid Wissink (violon) et Frédérique Tanguay-Gagnon (violon). Ces dernières, que l’on connaît de Monogrenade, ont embelli la chanson «Closer», de même que «White Lies», jouée à la toute fin.
L’ensemble était, la majeure partie du temps, assez bien calibré, sauf peut-être durant le single «What Happened», où la distorsion était beaucoup trop forte, enterrant les efforts d’Emilie à la harpe. Autrement, il faut l’avouer, la jeune femme est entourée de musiciens de qualité qui aident au bon succès de l’album.
C’est seulement à la toute fin, lorsqu’elle s’est levée de son tabouret pour remercier tous ceux et celles ayant collaboré à son album, qu’elle a avoué être à la fois heureuse et extrêmement fatiguée, n’ayant pas réellement dormi ces derniers temps. On la sentait comblée, il y avait de quoi devant un Gesù rempli!, mais aussi fragilisée, comme si elle retenait ses larmes devant toute cette pression.
Bientôt, Emilie & Ogden s’envolera pour l’Islande, le Royaume-Uni et les États-Unis avec les gars d’Half Moon Run, mais en attendant ce prochain chapitre dans sa carrière, il est temps pour elle de prendre un peu de repos et de savourer celle belle soirée qu’elle a réussi à immortalisée dans nos mémoires collectives.
Grille des chansons
1. Nothing New
2. Babel
3. Ten Thousand
4. Blame
5. Closer
6. Long Gone
7. Go Home
8. What Happened
9. Hold Me Down
10. Dream
11. White Lies