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Crédit photo : Marie-Claire Denis et Frédéric Lauzier-Young
Comme tout festival qui se respecte, plusieurs imprévus surviennent plus ou moins à la dernière minute, comme l’absence de la formation Battles et de la rappeuse américaine Angel Haze, retenue aux douanes pour une raison obscure… Elle fut remplacée, finalement, par DJ Lary Kidd de Loud Lary Ajust.
Autrement, il était de mise de ne pas souper à l’heure des rois, puisque plusieurs se sont cogné le nez devant des food trucks à sec (!), en panne de pains pitas aux falafels, de poutines aux saucisses merguez et alouette. Autrement, le site était convivial, l’idée des projections à l’aide du hashtag #MRCYfest pour le grand bonheur des instagrameux, géniale, et, comme le MRCY n’a pas la giga panse d’Osheaga, on pouvait circuler facilement d’une scène à l’autre.
Semble-t-il que Misterwives, programmé à l’ouverture du festival à 13h30, ont livré une chouette prestation, adaptant à leur sauce le succès «Girls Just Want To Have Fun» de Cindy Lauper. Sauf que nous avons plutôt débuté notre parcours à 14h50 avec Safia Nolin, en espérant que vous nous pardonnerez!
Safia Nolin incarne la simplicité
«Salut, moi c’est Safia Nolin», a lancé timidement l’auteure-compositrice-interprète originaire de Québec, qui a lancé Limoilou, son premier album, il y a plus de deux semaines déjà. Toute de noir vêtue, comme son acolyte Joseph Marchand d’ailleurs, Nolin a compensé la chaleur des rayons du soleil de l’après-midi avec quelques ballades tristes à glacer les cœurs, comme «Noël» et, bien sûr, son single «Igloo». «En plein mois de septembre, je vais vous jouer mon classique de Noël, qui n’est pas vraiment un classique, mais en tout cas», a-t-elle lancé, toujours avec cette simplicité qui la caractérise depuis ses débuts sur scène. Sa voix était parfois trop forte, on aurait pris un peu plus de proximité avec l’artiste pour bien jongler avec les émotions qu’elles libéraient dans l’air, autrement ce fut un parfait intermède avant un programme plus rock ‘n’ roll et hip-hop.
July Talk, la grande surprise
L’une des belles surprises de la journée: les Torontois de la formation July Talk, qui ont offert le spectacle rock alternatif qui a le plus compté à tous les niveaux. D’abord, il y avait cette attitude animale à la The Kills que le tandem de chanteurs Peter Dreimanis et Leah Fay incarnait si naturellement. Celui-là pourrait faire la leçon au caverneux Tom Waits, avec cette voix de stentor (lire ici «grosse voix de cigarettes») qui égratigne les tympans, alors que celle-là pourrait charmer n’importe quelle âme sensible avec ses doux sourires répétés et sa personnalité hop! la vie. «Excusez mon français, c’est terrible, mais j’aime essayer», a-t-elle lancé avant d’éclater de rire durant les premiers accords de «Gentleman». Musicalement, il y a là un projet à découvrir, mais il était surtout beau de voir ces musiciens s’amuser autant sur scène, Dreimanis jouant la rockstar avec ses sautes d’humeur spontanées, Fay multipliant les taquineries afin de mettre du piquant à leur prestation. Un band à voir live au moins une fois dans sa vie.