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Crédit photo : Marie-Claire Denis et Frédéric Lauzier-Young
The Joy Formidable, le parfait ménage à trois
Le trio indie rock du Pays de Galles formait un parfait ménage à trois sur la scène des Mille-Îles et certaines passes davantage post-punk déménageaient pas à peu près, par moments. Une majorité de pièces de Wolf’s Law a été jouée, dont «This Ladder Is Ours», «Little Blimp» et «The Leopard and the Lung», mais heureusement la formation de Rhiannon Bryan n’a pas échappé le morceau «Whirring» offert à la toute fin, avec ce crescendo d’intensité qui menait vers une finale jam qui rockait. Ce fut, en résumé, une prestation à la hauteur, qui manquait toutefois de chaleur et de charisme, mais musicalement The Joy Formidable, traduit Joie formidable par la chanteuse, laisse à entendre de fort bons morceaux rock. Prêtez l’oreille!
Entre une pause souper et quelques aller-retour entre la scène de la Prairie et la scène des Mille-Îles, les rappeurs A$AP Ferg (lui, il s’est fait un peu attendre quand même…) et Mac Miller ont offert chacun une prestation dynamique, confirmant au nombre de mains levées dans les airs à quel point le hip-hop a sa place dans les festivals. Mais, nous avions d’autres ambitions, comme celle d’aller voir Local Natives à l’autre bout.
Local Natives, ces ensorceleurs
Les Californiens de la formation Local Natives semblent apprécier Montréal, puisqu’ils ont enregistré leur album Hummingbird ici même. Et il semble avoir un plan similaire pour leur prochain album à venir, selon leur guitariste qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Claude Bégin. Ils sont épatants sur album, peut-être un peu moins en concert, car plus statiques que ça, tu meurs!, mais musicalement il y a une belle richesse qui se dégage de leurs mélodies. Au programme, une surprise avec «Warning Sign» des Talking Heads, et une nouvelle chanson, que le sosie de Claude Bégin nous a invités à appeler «Whatever You Want». Un bon rock avec des racines folk, voilà le son des Local Natives.
Alabama Shakes, les enjôleurs
C’est comme une évidence, mais c’est Brittany Howard qui prend tout l’espace sur l’échiquier d’Alabama Shakes, avec cette voix puissante qui cloue sur place. Malgré l’occupation de ses huit musiciens sur la scène de la Prairie avec, pour l’occasion, trois chanteurs de style gospel à l’arrière-plan, Howard pourrait mettre échec et mat n’importe qui souhaitant se dresser sur son chemin. Ce fut évidemment le groupe le plus attendu de la journée, plusieurs festivaliers s’étant déplacés uniquement pour les voir. Et on sentait cette fébrilité d’une première fois, surtout entre les chansons, car les gens du parterre criaient à s’époumoner, réclamant d’autres chansons. Les meilleurs moments ont eu lieu durant «Miss You» et «Gimme All Your Love», sans oublier «You Ain’t Alone» vers la fin, qui ouvre si joliment leur plus récent album. Enjôleurs, certes, mais la magie d’Alabama Shakes prend toute sa substance dans l’unique personne de Brittany Howard.
À 23 heures et quelques, il faisait rudement froid et il était temps de revenir à la maison, frigorifié mais visiblement satisfait par cette journée à l’extérieur qui annonçait clairement que l’automne est à nos portes. Avant d’avoir besoin d’un traitement podiatrique pour réchapper nos deux moignons de pieds gelés, il était temps de revenir à la maison!