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Crédit photo : LePetitRusse
Cet album est beaucoup mieux ficelé que son prédécesseur, le travail de Louis-Jean Cormier en tant que réalisateur y étant pour beaucoup. Dès les premières notes de «Né pour être sauvage», on entend déjà très bien la touche de Louis-Jean. Les guitares, les cordes, tout est calculé, et le dosage entre l’acoustique et le heavy a bien été calculé. On croirait presque reconnaître Karkwa durant les moments plus intenses, dont celui sur «Monsieur le psy», avec les cuivres en finition. Le rock est bon!
Tantôt presque grunge à la Fred Fortin sur «Héroïne», tantôt plus doux et folk sur «Père parti, mère mono, fils fendu, fuck les flos», les arrangements de Gabriel Desjardins enrobent la musique, de sorte qu’on hoche autant la tête qu’on ferme les yeux en tentant de chanter les aigus avec le chanteur. On sent que l’album se tient debout et qu’un gros travail a été fait pour que les chansons se parlent entre elles.
Brach nous a habitués à des textes qui rôdent entre l’humour noir, voire presque glauque. Cette fois, sous la thématique des carences familiales, l’artiste use des mots avec poésie et, malgré la violence de certains textes, le résultat est d’une beauté incroyable. Sur «Si proche et si loin à la fois», l’ensemble joyeux, accompagné de la voix enfantine de Klô Pelgag sur un fond triste et dramatique, avec violoncelle à l’appui, est l’une des preuves du grand talent de Philippe Brach. Même chose pour «L’amour au temps du cancer», certainement l’un des plus beaux textes de l’auteur jusqu’à présent!
La voix de Brach, mise de l’avant comme un instrument sur Portraits de famine, prouve encore une fois sa justesse. «Divagation parlementaire» fait un peu décrocher avec son côté théâtre/politique, mais c’est minime comparativement à l’ensemble. À ceux qui n’auraient par malheur toujours pas entendu «Crystel», prenez le temps de savourer les cordes et l’erre d’aller en fredonnant avec lui.
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de la rédaction