CinémaCritiques de films
Crédit photo : Festival Fantasia
Alors que plusieurs spectateurs ont été attirés par le simple charme de sa tête d’affiche (un prétexte tout à fait valable!), d’autres curieux tenaient à voir Cop Car pour une raison bien précise. Quel est donc ce mystérieux film qui a persuadé les studios Marvel d’offrir à Jon Watts, un parfait inconnu, la barre de leur futur reboot de Spider-Man? Verdict: s’il n’a rien d’un blockbuster, et encore moins d’un film de super-héros, Cop Car n’en demeure pas moins exaltant.
Ayant tout juste fugué de leur foyer respectif, Travis (James Freedson-Jackson) et Harrison (Hays Wellford, qu’on a aussi pu voir dans l’excellent court-métrage Black Eyes présenté en introduction) vagabondent aux frontières de Colorado Springs. Du haut de leurs dix ans, ils ont le cœur téméraire et une grande soif d’aventures, qui sera vite assouvie par la découverte miraculeuse d’une voiture de police sans surveillance. Submergés à la fois par leur insouciance enfantine et l’appel du danger, ils en prennent le volant pour une balade endiablée à travers le désert… Mais lorsque le shérif Kretzer (Kevin Bacon) réalise que son bolide a disparu et que ses activités illicites pourraient se révéler au grand jour, il s’engage dans un jeu du chat et de la souris qui sera bien loin d’une partie de plaisir pour les deux petits chapardeurs.
Tourné en seulement neuf jours et se limitant à cinq personnages, Cop Car est un thriller modeste mais ô combien efficace, dont la plus grande qualité réside en l’expression incroyablement sincère de cette surexcitation puérile que l’on partage avec ses jeunes protagonistes. Exempt de flashbacks et de dialogues d’exposition forcés, le scénario tire parti de son aspect minimaliste en laissant le spectateur juger ses personnages par leurs actions uniquement. La tension s’intensifie sans relâche – il y a quelque chose d’extrêmement troublant à voir des enfants manipuler innocemment des armes chargées – et quelques surprises bien échelonnées entretiennent de bonnes réactions jusqu’à un troisième acte étonnamment satisfaisant.
Fidèle à lui-même, Kevin Bacon offre une performance convaincante dans la peau de ce bad cop déséquilibré, quoique la paire de jeunes acteurs qu’a dénichés Watts lui vole presque la vedette par le réalisme de leur espièglerie. Cop Car emprunte quelques procédés au film d’action traditionnel en préservant toujours cette sobriété que l’on apprécie du cinéma indépendant, résultant en une œuvre candide, sans prétention et, somme toute, hautement divertissante.
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de la rédaction