CinémaCritiques de films
Crédit photo : Fox Searchlight
Le cinéaste américain, originaire de Brooklyn, ne chôme pas. Moins d’un an après la sortie remarquée de While We’re Young, le voilà qui propose Mistress America, nouvel opus ralliant les thèmes chers au coeur du réalisateur: la vitalité de la jeunesse, la vieillesse et l’art.
Tracy (Lola Kirke) est une jeune étudiante solitaire fraîchement débarquée sur les bancs de l’université de New York. Caressant le rêve d’écrire pour le club littéraire le plus prisée de l’école, elle cherche par-dessus tout l’inspiration, mais en vain. Jusqu’au jour où elle fait la rencontre de sa future demi-soeur, Brooke (interprétée par la merveilleuse Greta Gerwig). Cette dernière lui fera goûter à son mode de vie typiquement new-yorkais où tous les soirs paraissent sans lendemain. C’est ainsi que Tracy verra en Brooke un modèle à suivre. Et quel modèle!
Le film repose entièrement sur les épaules de Greta Gerwig, qui joue avec une finesse et une candeur sans borne cette icône qu’est le personnage de Brooke. Rappelant avec délectation le pétillant et mythique personnage d’Annie Hall, Brooke incarne cette soif de vivre et cette peur constante de manquer quelque chose. Puis ce désir d’accomplir de grandes choses… sans lever le petit doigt de son téléphone intelligent. C’est cette paresse, tare d’une génération, que semble d’ailleurs critiquer Noah Baumbach avec son film. Le tout se fondant dans une direction artistique puisant son inspiration à même les voûtes de Pinterest. On se lasse vite de cette déglutition de décors vintages, toutefois, qui rendent le film quelque peu superficiel. Trop de crémage masquant souvent le goût du gâteau…
Noah Baumbach et Greta Gerwig n’en sont pas à leurs premiers faits d’armes en s’affairant en duo à la scénarisation. En 2012, ils nous avaient faits le plus beau des cadeaux en présentant Frances Ha!, petit bijou de film. Le couple d’artistes sur un plateau de tournage et au quotidien n’a rien perdu de son franc-parler avec Mistress America et démontre encore une fois qu’il sait jongler avec les répliques acerbes et les personnages riches et multidimensionnels, toujours avec brio et panache.
À quand le prochain film à quatre mains?
L'avis
de la rédaction