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Crédit photo : Louis Longpré (Uncle Fofi, Marina Rollman et Donel Jack'sman)
Les blagues ne volent pas haute dans le cadre de ce spectacle collectif où les immigrants et les Québécois, bien sûr!, passent un peu au cash. Uncle Fofi, en bon immigrant parfaitement intégré aux valeurs québécoises, a lancé d’entrée de jeu que «les immigrants sont comme les sauvageons dans Game of Thrones». Déjà l’ambiance s’annonçait chaude.
Après avoir demandé aux spectateurs dans la salle combien était Arabe et avoir récolté un gigantesque silence après avoir posé sa question, Fares Mekideche a présenté la première et seule invitée féminine de la soirée: Marina Rollman. L’humoriste de 27 ans a fait montre d’une belle présence scénique, jouant la carte de celle qui rit sous cape pour bien conserver son sérieux.
Elle a entre autres parlé de sa «haine» du collant «Bébé à bord» apposés sur les voitures, qui la met en rogne et ne l’empêche pas d’être plus sensibilisée sur la route pour autant, et des Parisiens, qu’elle a qualifiés de «fils de pute». Toujours avec cet air bon enfant qui lui sied bien, Rollman a démontré un sens de la répartie et surtout qu’elle était capable d’être incisive sans jamais tomber dans la redondance.
Noman Hosni, en bon conteur, est un habitué du Couscous Comedy Show, lui qui a participé au volet «swiss» en tant qu’animateur et artiste. Durant son stand-up, il s’est moqué des habitants des régions, balançant un «Ça te dirait qu’on soit plus que des cousins?» bien placé, et conté une histoire abracadabrante mettant en scène son ex-date Sévérine et son ami Mohammed, qui lui a vomi en plein visage lors d’une activité à la foire. Il n’articule pas toujours bien, mais il a ce don de bien raconter ses histoires.
Le bien connu Donel Jack’sman, qui participe à On ne demande qu’à en rire, a quant à lui parlé de la canicule à Paris, du body des Québécoises, qui sont, pour certaines, à «une poutine des Américaines», et de ces artistes qui ne savent pas s’arrêter. «Charles Aznavour, ça marche encore? Tous les vieux doivent arrêter. Comme Madonna, elle a l’âge de ma mère et elle montre encore son minou».
Le Belge Alex Wizorek a fait bien rire avec son ton doctoral et ses allures de professeur d’université un brin énervé. Et pour cause: il ne comprend pas du tout cette passion qu’on les cymbalistes pour les… cymbales! Il a été très marrant lorsqu’il a comparé un concerto de Bach à un tintamarre de cymbales ou encore lorsqu’il a cité du Stefan Zweig en langue allemande… riant aux éclats seul sur scène!
Le très stylé Fary semblait timide au premier abord, mais il a étonnamment vite attaqué les sujets chauds, comme les Noirs. «On ne peut pas juste être Noir. Il faut un adjectif». Le Suisse Thomas Wiesel, qui a offert 3 représentations en tadem avec Ahmed Sylla, très fébrile celui-là, a aussi fait sourire avec son air de garçon modèle, en disant qu’il participait «à un voyage humanitaire à… Montréal»! Son comparse, pour sa part, s’est montré très impressionné par les sacres québécois, qu’il a souhaité entendre de la bouche de quelques spectateurs à l’avant-scène.
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