SortiesHumour
Crédit photo : Zoofest
C’est le comédien Jason Roy-Léveillée qui a été choisi pour interpréter le beau et populaire Danny Zucko aux côtés d’Annie Villeneuve qui tient, quant à elle, le rôle de la douce et naïve Sandy Olsson (rebaptisée Sandy Donovan dans cette adaptation montréalaise).
Deux autres ex-académiciens (Annie Villeneuve, ayant fait partie de la première mouture de Star Académie, en 2003), soit Jean-Marc Couture et Bryan Audet font également partie de la troupe, interprétant respectivement les rôles de Johnny Casino et de Roger, l’un des membres des T-Birds. Isabelle Giroux (Marty), Joëlle Lanctôt (Rizzo), Marie-Ève Charron (Jan) Gabrielle Fontaine (Frenchy) forment le groupe des Pink Ladies, alors que Mathieu Lorain Dignard (Sonny), Maxime-Olivier Potvin (Doody) et Philippe Touzel (Kenickie) complètent celui des T-Birds. Quelques autres noms s’ajoutent à la distribution, notamment ceux d’Éléonore Lagacé (Patty Simcox), Monik Vincent (Miss Lynch), Normand Brathwaite (Vince Fontaine) et Gardy Fury (l’ange gardien).
Bien que l’histoire soit assez fidèle au film (heureusement, d’ailleurs!), elle aurait gagné à être resserrée un peu. Quelques scènes, celle de l’ange gardien en tête, s’étiraient trop longuement pour rien. Gardy Fury était extraordinaire, comme toujours, mais sa performance était beaucoup trop longue, tout comme le concours de danse et même la première scène, celle de la première journée d’école, où Danny et Sandy racontent chacun à leurs amis leur amour d’été, avant de chanter «Summer Nights».
Dans le film, Danny et les T-Birds sont assis dans des gradins, et Sandy mange avec ses amies à la cafétéria. Les limitations du théâtre ne permettant pas de changer de décors chaque trente secondes, ils sont tous assis dans les gradins, ce qui rend la scène beaucoup plus statique et donc beaucoup moins dynamique. Ce ne sont que des détails, mais qui, en s’accumulant, finissent par paraitre.
Le plus gros défaut reste malheureusement le jeu des acteurs-chanteurs, plutôt inégal. Si Annie Villeneuve et les filles s’en tirent plutôt bien, la plupart des garçons, Jason Roy-Léveillée en tête, tombent souvent dans la caricature. Oui, c’est toujours joué un peu gros, Grease. Certaines scènes appelaient l’exagération. Mais trop c’est comme pas assez. Et le registre de langue ne semblait pas tout à fait maîtrisé. Alors que le début était parlé très québécois, presque en joual, plus on approchait de la fin, plus on semblait glisser vers un genre de français international plus ou moins assumé. Peut-être que l’alternance de la langue des chansons n’a pas aidé non plus.
La moitié des chansons («Summer Nights», «We Go Together», «You’re the One that I Want»…) étaient en version originale anglaise, alors que d’autres, comme «Greased Lightning» et «Look At Me, I’m Sandra Dee», notamment, ont été traduites. Des chansons de comédie musicale, surtout des chansons qu’on connaît autant que celles de Grease, n’ont vraiment pas le même impact une fois qu’elles sont traduites.
Par contre, Philippe Touzel a tout de même livré toute une performance lors de son «Greased Lightning», interprété dans cette adaptation par Kenickie plutôt que par Danny. La chorégraphie était aussi bien maîtrisée que la chanson, comme toutes les chorégraphies, d’ailleurs, définitivement le point le plus fort de ce Grease à la québécoise. Si le niveau de jeu n’était pas toujours à point, les numéros dansés eux, n’avaient pas trop à envier à la version originale.
C’est donc une adaptation plutôt réussie que nous présente Juste pour rire. Comme le public risque d’être constitué principalement de fans de Grease, ceux-ci se laisseront sans doute charmer, et en sortiront probablement avec l’envie de revoir le film une fois de plus!
L'avis
de la rédaction