«In Colour» de Jamie xx

L’opus semble créer tout un buzz un peu partout présentement. Plusieurs critiques parlent de l’un des meilleurs albums électro depuis fort longtemps. Soit, In Colour contient quelques petits bijoux, mais le résultat final, quoique très réussi, est un peu inégal. Le battage médiatique s’avère, il me semble, à demi justifié.

Jamie xx, de son vrai nom Jamie Smith, offre de la musique électro aux influences dubstep, où rythmes syncopés et synthétiseurs froids se rencontrent. Au Royaume-Uni, on appelle ce genre musical UK Garage. On peut penser à Burial et à Disclosure comme points de références. La musique de Jamie xx a évidemment un côté extrêmement anglais (voir européen); elle est très stylisée, feutrée et possède en même temps un côté sombre et pluvieux.

In Colour débute franchement bien avec quelques chansons accrocheuses. «Gosh», avec ses échantillonnages vocaux, est quasi-contagieuse, et «Obvs», absolument exquise. La suite est toutefois relativement fade, avec un trio de pièces qui ne lèvent pas vraiment («Just Saying», «Stranger In a Room» et «Hold Tight»). Jamie xx fait appel à ses amis de The xx (Romy et Oliver) pour chanter sur quelques pièces. La meilleure du lot est sans aucun doute l’extrait «Loud Places», qui débute le magnifique dernier tiers de l’album.

En effet, les quatre dernières chansons valent réellement le détour à elles seules. Outre la rafraîchissante «Loud Places», «I Know There’s Gonna Be (Good Times)» et «The Rest Is Noise» frappent en plein dans le mille. La première dégage un son beaucoup plus décontracté et chaleureux, où Young Thug y va de la meilleure prestation vocale de l’album. La deuxième, ambiante et mélancolique rappelant Moby, est sans doute la plus belle pièce du disque.

Malgré quelques moments nous laissant indifférents, Jamie xx réussit son entrée avec In Colour, une œuvre dont les faiblesses n’arrivent pas à assombrir les coups d’éclat. En souhaitant qu’il pousse la facture sonore un peu plus loin pour sa prochaine réalisation.