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Dossier photo – C’est un k-os sans entrain et peu charismatique qui a pris d’assaut la scène du Théâtre Corona Virgin Mobile hier soir pendant près d’une heure et demie. Nul besoin de s’appeler Sherlock Holmes pour conclure que quelque chose clochait dans le regard brumeux du chanteur de 41 ans.
Il faut avouer qu’après la performance survoltée du Torontois Rich Aucoin, qui a littéralement volé la vedette hier soir, k-os, alias Kevin Brereton, semblait encore plus piteux. Et la cause de ce tracas est vraisemblablement sa bien-aimée, qui l’a largué récemment, d’après ce qu’il nous a confié entre deux chansons, un brin émotif.
Est-ce la raison pour laquelle les meilleurs titres de son plus récent album BLack on BLondes ont été écartés du set list? Fort probablement, car ni «Like a Comet (We Rollin’)» ni «NYCE to Know Ya» ni «C.L.A» n’ont été jouées, comme si les pièces les plus entraînantes de son répertoire ne collaient pas avec son humeur du moment.
Vêtu d’une chemise à carreaux rouge, avec une veste en cuir sans manches et des lunettes style hipster à monture noire, k-os a néanmoins réussi à attirer la sympathie du public avec les titres «Sunday Morning», «Try Again» et «Put Down Your Phone!», interprétés en première partie du spectacle.
k-os, malgré les airs envoûtants de ses morceaux, chantait sans entrain, mâchouillant ses mots comme si son spectacle représentait plus une corvée qu’autre chose. Heureusement qu’un de ses acolytes, dissimulés à l’arrière-scène, est venu faire du break dancing sur scène, multipliant les mimiques drôlesques pour faire rire un k-os qui n’a semblé être présent de corps et non d’esprit.
«Billy Bragg Winners» et «Surf’s Up» ont fait pleuvoir quelques rythmiques rock bien ressenties, mais c’est décidément lors du succès «The Dog is Mine» que le spectacle a commencé à prendre tout son sens. Malgré le manque de conviction du Torontois, la foule chantait les paroles pendant que son acolyte gesticulait toujours sur scène, s’occupant de divertir à sa façon la foule qui l’encourageait à continuer.
Un court intermède à couper court la prestation pourtant sur une bonne lancée. Le quintette, après deux-trois minutes, a tranquillement repris son poste, laissant place à un dj set qui avait tout l’air d’être improvisé.
Les premières notes de la célèbre «Stairway to Heaven» de Led Zeppelin se sont fait entendre, reprise pendant laquelle k-os a chanté, formule hip-hop, les paroles de «Heaven Only Knows». La ballade a donné le coup d’envoi aux plus grands hits de l’artiste, notamment l’excellente «Zambony», puis «Man I Used to Be», sans oublier la très groovy «I Wish I Knew Nathalie Portman».
Au rappel, k-os et son groupe sont revenus interpréter «Crabbuckit» et «Crucial», après quoi l’artiste a ramassé ses chaussettes et ses shoes en faisant un timide au revoir de sa main libre, avant de quitter définitivement vers l’arrière-scène.
On reste amer devant ce spectacle qui aurait été d’autant plus été mémorable si l’artiste avait été un tant soit peu maître de ses émotions. À plusieurs moments, k-os détournait le regard, comme s’il avait toute la misère du monde à chanter ses paroles avec assurance.
Malgré son manque d’entrain, qui n’a pas semblé déteindre sur ses musiciens, heureusement, on ne lui en veut pas, puisqu’il faisait réellement pitié à voir. Au moins, chapeau d’avoir réussi à livrer bon nombre de succès, le vague à l’âme.
Magneta Lane
C’est le trio féminin Magneta Lane qui a donné le coup d’envoi avec une courte performance rock garage où les timides Torontoises ont livré rapidement leur stock, avec entre autres les pièces «Burn» et «Lucky» qui figurent sur leur EP Witchrock, sorti en février 2013. Sans être de varies bêtes de scènes, Lexi Valentine et sa bande ont su réchauffer la place avant l’excentrique Rich Aucoin.
Rich Aucoin
Aussi éclaté que les Flaming Lips et aussi charismatique que Diamond Rings, Aucoin a littéralement volé la vedette hier soir en offrant une prestation explosive et artisanale. S’accompagnant de supports visuels divers (des extraits de films tels que Jurassic Park, des vidéos absurdes mettant en scène des chats, etc.) et d’effets de scène à deux sous (des bâtons de confettis lancés sur le public), l’artiste a réellement donné un sens à l’expression «donner tout un show». Aucoin est même descendu de scène pour chanter et danser parmi la foule, ampoule Fisher Price à la main, s’assurant ainsi la participation entière du public. Avec pour seuls instruments son micro et ses platines, Rich Aucoin a chanté avec ses tripes ses mélodies électro-rock éclatées. Un real show man ce Rich.
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Appréciation: **1/2
Crédit photo: Charline Provost
Écrit par: Éric Dumais