ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Suzane O'Neill
Dès le départ, les spectateurs sont plongés dans une salle où débris et morceaux d’autobus de toutes sortes jonchent le sol et sont suspendus au plafond, ne laissant qu’un étroit couloir en guise d’espace de jeu pour les comédiens. Déjà, l’ambiance est installée et on comprend que ce grave accident d’autobus dont il sera question a frappé fort, qu’il a laissé des traces, qu’il sera partie intégrante du spectacle. Et lorsque Daniel (Maxime Denommée, dévoué, en parfaite maîtrise) apparaît, caméra à la main dans le noir, en témoignant sur film retransmis sur deux écrans de chaque côté de la scène de ce qui s’est passé, on pourrait croire que la pièce est plantée en plein dans l’action, juste après l’accident qui n’a laissé que deux survivants, dont lui-même.
C’est quand la seconde rescapée L.J. (Évelyne Rompré, authentique, touchante) se pointe qu’on subit deux chocs: de la voir en fauteuil roulant, les jambes amputées, et de sortir abruptement de ce terrible événement. Puis finalement, dès que Steph (Dominique Laniel, fragile), la sœur de Daniel, fait irruption et se met à frénétiquement ramasser tout ce fouillis par terre, comme si elle faisait le ménage de l’appartement de son frère dans lequel elle s’est imposée momentanément, en s’excusant inlassablement et en jacassant, on comprend que l’intrigue vient de prendre une tournure pas mal moins profonde et intense que ce que le sujet de base aurait pu développer.
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de la rédaction