«Débris», d'après une mise en scène de Claude Desrosiers, au Théâtre La Licorne – Bible urbaine

ThéâtreCritiques de théâtre

«Débris», d’après une mise en scène de Claude Desrosiers, au Théâtre La Licorne

«Débris», d’après une mise en scène de Claude Desrosiers, au Théâtre La Licorne

Trop de fragments pour reconstituer

Publié le 19 février 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Suzane O'Neill

Le personnage de Daniel est tourmenté, il vit mal avec l’idée que s’il avait été assis, un peu plus à gauche ou même penché pour chercher quelque chose, il n’aurait pas survécu, comme tous les autres. Pourquoi lui s’en est-il sorti, avec quelques bleus seulement? Lui qui doit préparer une exposition de nouvelles toiles n’est plus inspiré pour créer, il ne fait que penser aux autres, ceux qui sont morts dans l’accident, un peu à sa place. Et L.J., qui par la force des choses est devenue son amie, qui semble s’en sortir si bien et réussir à profiter de la vie, malgré son handicap. Les réflexions de Daniel, les interactions et discussions entre ces deux survivants, les angoisses et l’incapacité de retourner à une vie normale auraient pu donner lieu à une pièce d’une grande profondeur, avec de belles réflexions sur la vie, sur la mort, sur le destin, même. Mais l’auteure, Ursula Rani Sarma, a décidé d’y insuffler beaucoup d’humour et d’y incorporer des personnages secondaires servant de comic relief…peut-être un peu trop.

Debris-Theatre-La-Licorne-Claude-Desrosiers-critique-Bible-Urbaine

Si le personnage de L.J. sent que Daniel ne lui parle pas assez, qu’il vit les choses seul de son côté, c’est aussi le sentiment que le spectateur a. Car entre toutes ces scènes où la sœur de Daniel développe une relation malsaine avec l’arrogant Karl (Mathieu Quesnel, efficace) et caresse son rêve de devenir chanteuse, et celles où Daniel se confie à un psychologue qui n’a d’écoute que pour lui-même, Daniel ne semble pas évoluer dans son syndrome de stress post-traumatique. Il est au même niveau du début à la fin, sans que l’on ne sache effectivement ce qui se passe à l’intérieur de lui, et on a plutôt l’impression de passer à côté de ça, du vrai sujet – ses sentiments, ses peurs – en étant autant témoin des destins plus ou moins futiles des autres.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début