Littérature3 bonnes raisons de
Crédit photo : Illustration de la couverture: Romain Lasser
Un amour inconditionnel porté envers les mots
Fille de lettres, le personnage d’Ophélie gagne sa vie comme libraire en tentant tant bien que mal de conserver un poste d’enseignement en littérature au cégep, et ce n’est pas chose facile en début de carrière. Son amour de la lecture est empreint tant dans sa façon de s’exprimer que dans ses réflexions.
«J’aime l’odeur du papier et de l’encre qui donne vie à des histoires sur les millions de pages qui m’entourent.»
Vous vous délecterez des citations bien ficelées et des jeux de mots exquis qu’elle formule avec une répartie sans équivoque. Les anecdotes de son club de lecture, son plaisir à chercher le livre parfait pour ses client∙e∙s et les blagues lancées entre bibliophiles sauront charmer les passionné∙e∙s.
Des moments d’arrêt pour s’émerveiller des bonheurs simples
Malgré la prévisibilité du récit, qui se vaut à toute histoire romantique de Noël, les deux acolytes parviennent à ramener les lecteur∙trices dans le moment présent afin de leur rappeler de prendre le temps de vivre. Dans un rythme effréné, il est si facile d’oublier de savourer les petits instants qui illuminent une journée.
Dans leur marathon d’activités festives, les deux jeunes femmes s’initient à des sports d’hiver pour profiter du grand air et de la beauté de la nature; elles font leurs emplettes dans les boutiques artisanales aux mille-et-un effluves; se régalent de chacune des bouchées de pâtisseries qui leur tombent sous la main; et font même du bénévolat pour offrir du temps et s’ouvrir aux personnes dans le besoin.
«Chaque fois que je suspends une décoration, je m’imprègne de l’odeur résineuse du conifère, qui me ramène à mon enfance, à cette époque où mon père se donnait encore la peine d’en couper un.»
Lors de ses rencontres inattendues, Ophélie sera aussi inspirée par la facilité d’une vieille dame à embellir ses petites trouvailles.
«J’ai toujours aimé le thé, poursuit-elle. C’est plus qu’une boisson pour moi. C’est une façon de découvrir le monde, de voyager à travers les cultures et les époques.»
De la lumière sur le temps à venir
Bien qu’une grande partie du roman soit dédiée aux célébrations, une tristesse provenant du passé d’Ophélie se tient en trame de fond. Cette quête consistant à apprendre à aimer Noël se traduit par le fait de redevenir heureuse après de profondes déceptions.
Cette période hors du commun lui permet de faire le point sur sa vie professionnelle, familiale et amoureuse pour ainsi revoir ses priorités et trouver le chemin vers ses aspirations. Cela dit, elle n’aura d’autres choix que d’affronter ses blessures pour se réconcilier avec le présent.
Même après avoir succombé à la tentation de nombreux achats compulsifs dans la frénésie des Fêtes de sa grande amie, Ophélie réalise à quel point le bonheur qu’elle recherche se situe dans un quotidien épanoui par une vocation et des relations authentiques.
«C’est le point commun entre les trois films qu’on a regardés ce matin. Il y avait plein de chaleur humaine, des belles relations et, surtout, de la lumière, dans les décorations, dans les yeux, dans tout le positif qu’on veut montrer à Noël, parce que c’est la période pour rappeler aux autres qu’on les aime. Je veux plus de ça dans mon quotidien. Je veux pas juste illuminer décembre, je veux illuminer ma vie entière.»
Puisque le livre est divisé en 24 jours, vous aurez le plaisir de le déguster chapitre par chapitre en compagnie de votre calendrier de l’avent, ou bien de le dévorer d’un coup lors d’une tempête de neige!
En bref, Benoit Picard vous a concocté une histoire mariant étincelles et nostalgie pour illuminer votre propre mois de décembre et, peut-être, vous faire réfléchir à vos éventuelles résolutions. Qui sait?