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Crédit photo : Kevin Mazur/WireImage pour Live Nation
«There will be no bathroom break tonight!»
Si la venue de la Material Girl en ville est toujours un événement en soi, je dois dire qu’y avait une frénésie palpable dans l’attente de son arrivée sur scène, dans un Centre Bell qui affichait complet avec plus de 15 500 billets vendus. Il faut dire qu’elle a déjà présenté un premier concert le 18 janvier, en plus!
Alors que le début du spectacle était annoncé pour 20 h 30, il était finalement 22 h lorsque la star est entrée sur scène. Cela dit, personne ne s’en est plaint, alors qu’elle a fait patienter encore plus longtemps ses fans dans d’autres villes nord-américaines lors de cette même tournée.
Dès que les premières notes de «Nothing Really Matters» ont retenti, il n’y avait plus personne assis sur son siège, et ce pour les deux prochaines heures!
Le succès tiré de Ray of Light, interprété sous une plaque tournante au fond de la scène, s’est avéré une excellente entrée en matière avant qu’un décompte nous ramène en 1982, à New York.
De là, dans un costume rappelant son style de l’époque, Madonna a interprété quelques-uns de ses premiers succès, tels qu’«Everybody», «Into the Groove» et «Open Your Hearts».
Pour «Burning Up», elle a enfilé sa guitare et y est allée d’une version post-punk qui doit ressembler plus à la version qu’elle avait composée à l’époque et chantée au célèbre CBGB. C’est à ce moment qu’elle s’est adressée à la foule pour la première fois. D’abord, pour raconter ses débuts, et ensuite pour y aller d’un avertissement: «There will be no bathroom breaks tonight!»
En effet, il aurait été mal avisé, à n’importe quel moment du spectacle, de délaisser son siège, ne serait-ce qu’un seul instant. Chaque chanson était jouée à l’instar d’une saynète, et même lorsque ce n’était pas nécessairement un de nos morceaux préférés, on ne pouvait qu’admirer la richesse de la mise en scène.
Une scénographie de grande envergure
Avant même que le spectacle ne commence, l’immensité de la scène qui s’étendait presque sur tout le parterre du Centre Bell avait de quoi impressionner; mais toute la mise en scène était éblouissante!
Les vidéos et photos projetés sur écran géant venaient ponctuer les différentes chansons à la perfection, que ce soit les paysages désertiques durant «Rain» ou encore les photos des victimes du SIDA durant «Live to Tell».
C’est d’ailleurs durant cette dernière, un très beau moment soit dit en passant, que la chanteuse s’est hissée dans les airs sur une plateforme qui survolait la scène et qui a été utilisée tout aussi efficacement à d’autres moments du spectacle.
Des écrans déroulants qui apparaissaient à différents moments selon les besoins ont également ajouté une couche de plus à cette scénographie tout simplement époustouflante.
Et puisque c’est un spectacle de Madonna, les danseurs qui l’accompagnent, à l’occasion de ce Celebration Tour, jouent tous un rôle important dans la présentation, alors qu’au-delà de leur talent pour la danse, ils sont aussi appelés à jouer divers personnages!
Un avatar d’elle-même, à différentes époques de sa carrière, revenait souvent au courant de la soirée, servant de trame narrative fort réussie à ce spectacle anniversaire.
De plus, puisque l’icône est présentement en mode rétrospective, elle s’est permis plusieurs hommages à des gens du passé, plus particulièrement ses contemporains Michael Jackson et Prince. À la fin de «Like a Prayer», un danseur y est allé d’une imitation de Prince, jouant un solo suivi d’un interlude accompagné des premières paroles de «Let’s Go Crazy».
Et puis, vers la fin du spectacle, les silhouettes de Madonna et de Michael Jackson se sont échangé les lignes de «Billie Jean» et de «Like a Virgin», tout en dansant. Même si ce n’était que sur un écran, il y avait de la magie dans l’air à ce moment-là, croyez-moi!
Que des moments forts
Il n’y a pas grand-chose à reprocher à la Madone pour ce spectacle. Personnellement, deux des moments forts de ce concert événement ont été «Express Yourself» et «Don’t Tell Me».
Elle a choisi de présenter une version acoustique épurée de «Express Yourself», qui a démontré à quel point ses compositions tiennent la route et sont de première qualité, et ce, même sans la présence de toute la production qui y est associée. Ça a également permis un moment plus organique, contrairement à la précision calculée du reste de la performance.
«Don’t Tell Me», quant à elle, a reçu une forte réaction dès les premières notes de guitare. Et c’est probablement ma chanson préférée de Madonna; j’étais bien content de l’entendre, vous vous en doutez.
C’était d’ailleurs la première fois qu’elle la jouait dans la métropole. Elle l’a accompagnée d’une chorégraphie très fidèle à l’excellent vidéoclip dont la pièce a fait l’objet.
Le seul bémol, à mon humble avis, c’est d’avoir choisi de clôturer cette soirée avec «Bitch, I’m Madonna», alors que plusieurs grands succès – je pense entre autres à «Music», «Borderline» ou «Material Girl» – ont été mis de côté. Ça n’a toutefois pas semblé déplaire à la foule présente pour autant!
Il faut dire que la mise en scène qui l’accompagnait était très bien choisie: à un moment du concert, une parade de «Madonna», de la mariée de «Like A Virgin» à la danseuse en léotard de «Hung Up», en passant par la dominatrice de «Human Nature», et même la joueuse de baseball d’Une ligue en jupons, ont dansé sur scène pour terminer la soirée en beauté.
La Madone met la barre haute
Il faut être une star d’une certaine magnitude pour se permettre de mettre en scène sa propre mythologie de cette façon, et ce, sans paraître égocentrée à aucun moment. D’ailleurs, à travers cette tournée, elle ne se gêne pas pour exposer des passages «moins glorieux» de sa carrière dans les images ou vidéos présentées, où on la voit sous toutes ses coutures.
Alors que les tournées de type greatest hits ou anniversaire d’album sont de plus en plus en vogue (référence pleinement assumée!), la reine de la pop ne se contente pas de suivre la parade: elle met carrément la barre haute pour tous ceux qui en organiseront à l’avenir!
La prestation de Madonna en images
Par Kevin Mazur/WireImage pour Live Nation
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Nothing Really Matters
2. Everybody
3. Into the Groove
4. Burning Up
5. Open Your Heart
6. Holiday
7. Live to Tell
8. Like a Prayer
9. Erotica
10. Justify My Love
11. Hung Up
12. Bad Girl
13. Vogue
14. Human Nature
15. Crazy for You
16. Die Another Day
17. Don't Tell Me
18. Mother and Father
19. Express Yourself
20. La Isla Bonita
21. Don't Cry for Me Argentina
22. Bedtime Story
23. Ray of Light
24. Rain
25. Bitch, I'm Madonna